Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Alors que le prix de la pomme de terre s'est stabilisé aux environs de 35 Da le kilo sur le marché hebdomadaire, les consommateurs continuent de subir les manœuvres des spéculateurs sur la commercialisation des produits alimentaires en général et les fruits et légumes en particulier. En effet, même si la production de la pomme de terre a enregistré une amélioration dans la wilaya de Bouira, les capacités de son stockage posent problème. Selon la Direction des services agricoles (DSA), une production de plus de 800 000 quintaux de pommes de terre destinée à la consommation a été stockée à ce jour dans la wilaya de Bouira. Cette filière a connu, certes, une extension importante ces dernières années dans la région où la production a atteint plus de 1,5 million de quintaux réalisée par les 250 producteurs activant à travers le territoire de la wilaya. La DSA ajoute que la surface cultivée du tubercule dépasse les 2 000 ha, dont 400 ha réservés à la semence de pomme de terre. Cette superficie est répartie en deux zones : le périmètre d'El Esnam, où la culture de la pomme de terre est très répandue grâce à la disponibilité de l'eau, par le pompage à partir du barrage Tilesdit, et la plaine des Aribs, dont l'alimentation en eau est assurée par le barrage Oued Lekhel de Aïn Bessam. Toutefois, la quantité d'eau mobilisable à partir de ce barrage n'a pas dépassé les 3,2 millions de mètres cubes alors que les besoins sont évalués à 6 millions de mètres cubes. Cependant, malgré cette performance, le secteur et le marché de la pomme de terre sont confrontés au problème de déficit en aires de stockage. Les structures existantes ont une capacité de stockage de produits agricoles de 27 000 m3, dont 50% réservés à la pomme de terre. Cette situation a causé une perte d'une grande quantité de pommes de terre produites au niveau local. Concernant le système de régulation des produits à large consommation (Syrpalac 2), qui a été mis en place par les pouvoirs publics en 2009, les responsables de la DSA déclarent qu'il est toujours fonctionnel et que depuis son installation, il a permis la signature de plusieurs conventions entre les producteurs et des entreprises qui ont de grandes capacités de stockage, ajoutant que les objectifs fixés pour ces unités de stockage et aussi par le dispositif Syrpalac n'ont pas été atteints. Par ailleurs, les services de la DSA indiquent que pour l'achat d'une quantité de 150 0000 quintaux de pommes de terre, ces entreprises n'ont acquis qu'une trentaine de mille de quintaux pour un prix référentiel de 20 DA/kg, englobant les coûts de revient des sacs et de transport.Du côté des observateurs, les fluctuations, souvent haussières, du prix de la pomme de terre enregistrées sur le marché récemment, et qui viennent après la mise en pratique dudit système, ainsi que les inquiétudes manifestées par les agriculteurs illustrent l'échec de la démarche mise au point par les responsables du secteur.