Photo : S. Zoheïr Par Samira Imadalou S'attaquer au chômage, améliorer les dispositifs de sécurité sociale dans les pays importateurs de pétrole de la région Mena et améliorer la gestion des ressources publiques dans les pays exportateurs sont les principales recommandations du directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du Fonds monétaire international (FMI), Masood Ahmed, pour «préserver la cohésion sociale et la stabilité macroéconomique», et ce, face aux multiples tensions et crises qui la secouent.Pour le FMI, dans sa présentation du rapport sur les perspectives économiques consacré à la région Mena, à l'Afghanistan et au Pakistan (MOANAP), les changements en cours dans les pays de la région Mena permettront à cette région d'établir les bases d'un modèle de croissance plus dynamique. En revanche, les pays importateurs de pétrole vont connaître une année difficile en gérant des tensions tant internes qu'externes. Le représentant du FMI, repris hier par les agences, estime, en effet, que «les mouvements de contestation pourraient stimuler les économies de la région en favorisant l'adoption d'un modèle de croissance plus solidaire, en améliorant la gouvernance et en offrant à la population jeune et croissante des débouchés plus nombreux dans des conditions plus équitables».Au sujet de la croissance économique, elle sera globalement de l'ordre de 3,9% avec des écarts d'un pays à l'autre. Dans les pays exportateurs de pétrole (Algérie, Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Iran, Iraq, Koweït, Oman, Qatar, Soudan et Yémen), la croissance devrait s'établir à 4,9%. L'augmentation des cours et de la production de pétrole dopera les recettes. Le solde global des transactions courantes des pays exportateurs de pétrole devrait plus que doubler pour se chiffrer à 380 milliards de dollars en 2011 (Libye non comprise).Aussi, en dépit de l'augmentation des dépenses dans les pays exportateurs de pétrole de cette région, «les positions budgétaires vont s'améliorer, car le surcroît de dépenses publiques sera plus que compensé par la progression des recettes pétrolières» Parallèlement à ces perspectives positives, «les pays exportateurs de pétrole de la région continuent de se heurter à de redoutables problèmes structurels, tels que la nécessité de diversifier davantage leurs économies, de créer des emplois pour leurs populations, de poursuivre le développement du secteur financier pour soutenir la croissance économique et d'améliorer la gestion des ressources publiques».Par ailleurs, la croissance dans les pays importateurs de pétrole (Afghanistan, Djibouti, Egypte, Jordanie, Liban, Maroc, Mauritanie, Pakistan, Syrie et Tunisie) ne devrait atteindre que 2,3%. Toutefois, le représentant de la BM insiste sur la nécessité de mettre à profit cette «dynamique de changement».Selon l'expert du FMI, le scénario actuel est déterminé essentiellement par deux facteurs principaux : les troubles qui agitent la région, avec l'incertitude qui s'ensuit, et la flambée des cours mondiaux de pétrole et de l'alimentation.