De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur à chaque fin d'année, le stress s'empare des élèves et des parents. Les parents «angoissés» cherchent à tout prix à aider leurs enfants à surmonter leurs difficultés, en les aidant à réviser leurs cours pour décrocher la moyenne leur permettant de passer en classe supérieure. Cependant, et devant un programme jugé difficile, ils ont recours à des manuels pour mieux assister leur progéniture, surtout lorsqu'il s'agit de lycéens. Les appréhensions sont les mêmes, que ce soit chez les futurs candidats aux examens ou chez leurs parents comme si ce sont eux-mêmes qui s'apprêtent à concourir. Ils les aident comme ils peuvent et leur apportent toute la sollicitude dont ils ont besoin, parfois jusqu'à créer le stress chez des adolescents qui, devant tant d'inquiétude, ne s'imaginent pas échouer. Beaucoup plus pour leurs parents que pour eux-mêmes. Cela dit, bon nombre parmi ces élèves préfèrent les cours de soutien à domicile. Chose qui ne date pas d'hier. C'est devenu une sorte de commerce informel, du fait de la crise sociale où, d'une part, l'enseignant a du mal à joindre les deux bouts et, d'autre part, des élèves impuissants à retenir ce qui leur est enseigné à l'école. Le soutien scolaire à domicile, selon certains, répond à une pédagogie particulière différente de celle du cours de groupe. Un enseignement plutôt globalisé qui suppose, pour être efficace, que tous les élèves aient le même niveau scolaire. Or, l'expérience montre le contraire. «Le cours particulier à domicile implique la disponibilité totale de l'enseignant pour un groupe déterminé d'élèves. Le travail est adapté à leurs besoins», indique un enseignant qui exerce chez lui. Face à l'incapacité des élèves d'assimiler leurs leçons dans un contexte de programmes surchargés et tant décrié par toutes les parties concernées - élèves, parents et enseignants -, et face à une crainte d'échec, les parents n'ont pas d'autre choix que de consentir des dépenses et d''investir dans les cours particuliers à raison de 500 à 1 000 dinars par mois, selon la matière enseignée.Cet état de fait est dû à «l'incompétence» des parents et par la crainte de dérouter leur enfant, les programmes n'étant pas ceux de leur époque. Pour certains parents, les mathématiques et le français constituent le socle de l'apprentissage. Les professeurs assurent également un soutien scolaire dans toutes les matières sous forme d'aide aux devoirs ou de révisions, en reprenant les leçons et les exercices effectués en classe, un suivi qui permet de s'assurer que les bases indispensables sont solidement acquises. Pourtant, aucune autorité ne réagit pour que ces cours soient donnés dans les écoles. Il s'agit en réalité d'un dispositif pratique et simple à utiliser pour sauver un élève débordé par plus d'une dizaine de matières. «Nous sommes ainsi entièrement favorables à la mise en place d'une étude dirigée à l'école, pour tous, tout en permettant aux parents, s'ils le souhaitent, de pouvoir faire appel à un soutien scolaire complémentaire individualisé pour leur enfant» font remarquer des parents d'élèves. A Tlemcen, les familles ont toujours recours aux «cours particuliers». Les résultats sont satisfaisants, notamment pour les futurs bacheliers, ceux devant passer la 6ème ou le BEM.Ceci explique que l'ancien système a créé des élites, et le système actuel doit être revu et corrigé. Il n'a réussi à produire jusqu'ici que des «terminalistes» dont le niveau est considéré très bas. La mission première des parents, ces jours ci, est d'assurer la réussite de leurs enfants, alors que du côté des institutions, la prise en charge des difficultés des élèves constitue aujourd'hui une préoccupation majeure de toute la communauté éducative, pour un taux de réussite élevé.