Photo : Riad De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine Les changements importants introduits ces dernières années dans les programmes des différents paliers d'enseignement n'ont pas été sans conséquences sur les élèves. Ces derniers trouvent assez de difficultés à assimiler les cours qui semblent parfois très compliqués même pour les parents qui s'accordent à dire que le programme actuel est ardu, qu'il est en décalage avec le niveau des élèves et qu'il risque de mener à la déperdition scolaire. Cette situation a donné lieu à un phénomène qui a pris de l'ampleur au fil des ans : les cours de soutien. Face aux difficultés des élèves et de leurs parents qui n'arrivent pas à les suivre dans leurs parcours scolaires, des professeurs et des enseignants proposent des cours de rattrapage moyennant des sommes d'argent, pas toujours à la portée de tous les parents. Généralement, ces cours concernent les matières essentielles, comme les mathématiques, les sciences physiques et naturelles pour les filières scientifiques et techniques ainsi que des cours de lecture et d'analyse de textes pour les filières littéraires. Ces cours de soutien ne se limitent pas aux seuls élèves en classe d'examen (5ème, BEM et bac), mais ils touchent l'ensemble des niveaux dans la wilaya de Aïn Defla. Khaled, un fonctionnaire, fait partie de ces parents qui peinent à aider eux-mêmes leurs enfants à faire leurs devoirs ou à réviser, d'autant qu'il trouve les cours un peu compliqués. L'option des cours de soutien était l'unique solution pour lui, du moment que son budget le lui permet et que la réussite de ses enfants dans leurs études vaut tous les sacrifices. «C'est vrai que c'est coûteux, mais je n'ai pas le choix, soit j'aide mes enfants soit je les laisse refaire l'année», dira notre interlocuteur avant d'ajouter que les modifications apportées aux programmes ne permettent pas aux élèves de suivre.Karim, un autre parent d'élève, a constaté que le niveau scolaire de sa fille ne progressait pas et que les méthodes d'enseignement utilisées actuellement rendent difficile la compréhension des cours. Même les enseignants, selon notre interlocuteur, ne sont pas parfois en mesure de modeler le contenu du cours pour le rendre facilement assimilable.«Il y a des enseignants qui manquent d'expérience et éprouvent eux-mêmes certainement des difficultés pour maîtriser les cours du programme dont ils sont chargés», dira Karim.Certains parents souffrent énormément pour suivre leurs enfants. Disposant d'un bon niveau d'instruction, ils passent une grande partie de leur temps à refaire les cours avec leur progéniture.«Je suis obligé de suivre mes enfants chaque jour, je n'ai plus le temps de vaquer à mes occupations ou me détendre quand je rentre du travail», dira Mohammed pour qui les réformes scolaires engagées d'une manière rapide sont derrière la baisse du niveau des élèves.«C'est une souffrance quotidienne, il n'est pas normal que je subisse tout cela. C'est comme si j'étais inscrit dans la même classe que mon fils», lance Ahmed qui ajoute qu'il doit le faire aussi avec ses autres enfants actuellement au lycée.Pour les parents, certains cours de soutien sont inutiles s'ils ne sont pas donnés par des enseignants expérimentés et que chaque cours de soutien donné représente, il est vrai, un plus mais uniquement pour les élèves de classe d'examen.Nabil, un lycéen qui passe son bac cette année, suit également des cours de soutien, même si son père l'aide aussi, en vue de renforcer ses connaissances, en dépit de ses bonnes notes.«Je veux obtenir une excellente moyenne au bac et décrocher une bourse à l'étranger. C'est pour cela que je suis des cours de soutien», affirme le jeune Nabil qui veut devenir un grand chercheur universitaire.Si les lycéens sont convaincus que les cours de soutien sont nécessaires, pour les autres niveaux, c'est pratiquement les parents qui obligent leurs enfants à les suivre. Il y en a même qui vont aux cours de soutien juste pour rencontrer leurs camarades. Cela dit, d'aucuns pensent qu'il ne faut pas habituer les enfants aux cours de soutien d'autant que cela peut influer sur leur capacité de suivre le programme sans recourir à un soutien quelconque.
