De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Le Syndicat national des médecins généralistes (SNMG) a-t-il brouillé quelque peu la grève amorcée hier par les deux autres syndicats des praticiens de santé publique ? C'est du moins ce qui se dégage au vu du taux de suivi dérisoire du débrayage à l'échelle de la wilaya de Constantine. Exceptionnellement, l'EPH du Khroub a enregistré un pourcentage optimal. L'intervention du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a apporté satisfaction au sein du SNMG qui aurait tourné le dos à la grève. C'est ce qui ressort des propos du porte-parole du SNPSP et de celui du SNPSSP, restés malgré tout attachés à leurs convictions que la tutelle «n'a rien signé d'officiel». «Sur 300 praticiens, seuls 3 ont débrayé», nous a confirmé un responsable actif au sein de quelques structures de soins à Constantine. Cela vient confirmer la faiblesse de l'impact de ce débrayage. Sur un autre ton : «Ce n'est pas une grève qui vise à pénaliser les malades, mais c'est pour exprimer le doute qui plane sur nos revendications», martèle le docteur Bouchagour, coordinateur du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) qui regroupe pharmaciens, chirurgiens-dentistes et médecins généralistes. «C'est un débrayage contre la hogra et la désinformation», ajoutera-t-il. Et de renchérir : «Aucun décret n'a été signé. Nous avons reçu des avant-projets entérinés en commissions mixtes en date du 15 mars. Mais ce ne sont que des simulations de salaires. L'application tarde à se concrétiser. Pourtant, les nouveaux salaires devaient prendre effet en juin.» En clair, les grévistes réclament la concrétisation du statut et du régime indemnitaire qui en est tributaire. Du coup, l'intervention d'Ould Abbes, la veille de ce mouvement de protestation, s'apparente à un apaisement. De fait, les explications et garanties fournies par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière lors du JT ont dissipé les doutes et convaincu une grande partie de ce corps médical public (généralistes et spécialistes) de suspendre leur protestation. Seule la commune du Khroub a atteint une forte adhésion, selon les porte-parole des deux sections syndicales. Un sit-in a eu lieu en signe de protestation contre le retard enregistré dans la concrétisation des nouvelles mesures consignées dans les procès-verbaux par les commissions mixtes et la tutelle. «Pas convaincantes, les promesses du ministre», juge le Syndicat des praticiens spécialistes. En définitive, ils n'étaient pas nombreux à porter leur blouse hier.