«L'Algérie œuvre à renforcer l'action arabe commune et s'engage à réaliser ses objectifs et y adhère pleinement», a souligné le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, dimanche au Caire, lors d'une séance plénière suite à la désignation du candidat égyptien au poste de secrétaire général de la Ligue arabe. Il a affirmé avoir été mandaté par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour prendre part à cette réunion dans le but d'exprimer ses remerciements et sa haute considération à l'ex-secrétaire général de la Ligue arabe, M. Amr Moussa, dont le mandat a expiré ce dimanche, pour les efforts qu'il a consentis pour le développement de la Ligue et l'unification des rangs arabes. Il a également présenté ses félicitations au nouveau secrétaire général, et ses remerciements au Qatar pour le retrait de son candidat. «Nous sommes parvenus à ce résultat grâce à cette initiative à travers laquelle nous avons concrétisé la solidarité arabe», a-t-il souligné. Les ministres arabes des Affaires étrangères, mandatés par leurs chefs d'Etat, ont désigné par consensus Nabil Al-Arabi, ministre égyptien des Affaires étrangères, au poste de secrétaire général de la Ligue arabe. Il était candidat unique à ce poste. Le secrétaire général est désigné de manière consensuelle comme durant les soixante années d'existence de cette organisation, ce qui n'est pas près de changer, en dépit de la conjoncture, marquée par la révolte de la rue arabe et les dangers qui guettent les pays membres. Cet ancien ambassadeur à l'ONU, diplomate respecté et spécialiste du droit international, qui a travaillé en 2001 à la Cour internationale de justice, présidera une organisation affectée par la contestation qui s'est étendue à plusieurs pays arabes après la chute des présidents tunisien Zine El-Abidine Ben Ali et égyptien Hosni Moubarak. Aussi, la cohésion arabe est plus que jamais mise à mal, et l'existence du panarabisme semble remise en question, avec la décision sécessionniste des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) de s'élargir à d'autres membres, créant une situation inédite. Les chefs d'Etat de la Ligue arabe, qui ne pouvaient même pas se réunir, ont mandaté leurs ministres des AE pour accomplir ce que l'on désigne comme une simple formalité. La désignation du secrétaire général est une «entorse» au règlement parce qu'elle relève de l'habilitation des chefs d'Etat eux-mêmes. Ceci «afin d'éviter tout problème» dans l'élection du nouveau secrétaire général de la Ligue arabe. D'où, à notre sens, le problème qui se pose avec acuité de nos jours : la réforme devient une nécessité impérieuse pour sauver cette organisation de l'inévitable disparition. Non seulement en revoyant de fond en comble ses fondements, l'alternance à la tête de la Ligue et sa localisation, afin d'en finir avec la sempiternelle dominance du pays d'accueil. A. R.