C'est au moment où l'UEFA s'apprête à terminer la saison footballistique 2010-2011 avec le déroulement de la finale de la C1 que la CAF sert aux Africains un match de barrage généré par une gouvernance hitchcockienne de la discipline. La planète foot ne respire que la finale Barça-Manchester prévue le 28 mai prochain au mythique stade de Wembley.En plus de l'instance de Platini et des deux grandes équipes en lice, tout le monde s'y prépare. Fidèles supporters des deux teams, amoureux du foot et médias professionnels et respectueux ne veulent pas rater l'événement. Un plateau qui subjugue. En tout point de vue. Du lieu de la partie aux acteurs du jour. Wembley Stadium est un lieu de football par définition et pour la perfection. Le Barça et Man United sont deux équipes serveuses de football et de spectacle. Chacune à sa manière, mais avec un résultat invariable. Le football sort toujours grand vainqueur à l'issue d'un match joué par l'un des deux teams. Qu'en est-il quand les deux formations se mesurent l'une à l'autre ? Le football sort encore largement vainqueur.Les férus du football sont manifestement très chanceux de bout en bout. Du choix du stade de la finale jusqu'aux noms de ses acteurs. C'est aussi au moment où la fièvre de Wembley commence à gagner toute la planète que la CAF a poignardé ses affiliés.Incapable d'organiser deux compétitions, la CAF de M. Hayatou passe à l'innovation. Un match de barrage a vu le jour en ce mois de mai. Un match qui ne peut pas être le bienvenu. Il perturbe un calendrier déjà peu maîtrisé sous le poids des aléas géographiques du continent et des instabilités politiques de ses pays. L'impair commis par la CAF réside aussi dans le choix de la date et du lieu de ce match de barrage. Pour la date, c'est le 28 mai qui a été choisi. Soit le jour de la finale de la Champion's League européenne. Pourquoi cette date ? Difficile d'avancer une réponse. Le lieu choisi pour le déroulement du match est aussi source d'interrogation. La CAF a préféré Le Caire alors que la capitale égyptienne n'a pas encore retrouvé toute sa stabilité. Le recours à un match de barrage n'a pas gêné la CAF, qui semble accélérer le pas pour tourner la page. Elle s'est contentée à cet effet d'annoncer que «le match barrage de Ligue des champions d'Afrique de football entre les Marocains du Widad Casablanca et les Tanzaniens du FC Simba a été fixé au samedi 28 mai au stade de Petro sport au Caire». Le vainqueur de cette rencontre sera versé dans le groupe B de la phase de poules de la compétition, composé du MCA, Al-Ahly du Caire et l'Espérance Tunis. Ce qui est par contre clair, c'est que le barrage introduit par la CAF jette du discrédit sur une gestion anachronique où deux affaires identiques peuvent donner lieu à deux verdicts diamétralement opposés. Il faut préciser que la CAF a eu, durant ses 54 ans d'existence, à traiter des affaires et des litiges. Mais pour la saison en cours, la CAF s'est noyée dans des affaires et des scandales. Cette succession de scandales ne signe-t-elle pas la fin d'un mode de gestion ? La CAF, version Hayatou, a-t-elle atteint ses limites ? C'est très plausible si l'on se fie au rôle que se donne la CAF dans l'échiquier mondial. Au moment où l'Asie vise la tête de la FIFA, à travers le Qatari Ben Hammam, la CAF a décidé de soutenir Joseph Sepp Blatter pour un autre mandat au sommet de la FIFA. L'élection aura lieu le 1er juin prochain à Zurich. A. Y.