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Quand l'art tourne le dos au théâtre
El Kourssi oua El Hakem du théâtre régional d'Oran au FNTP
Publié dans La Tribune le 31 - 05 - 2011


Photo : M. Hacène
Par Wafia Sifouane
Au 5ème soir du festival national du théâtre professionnel, le public algérien a pu plus au moins palper le niveau très avancé de dégradation dans lequel baigne sans gêne le 4ème art en Algérie et cela à travers la représentation El Kourssi Oua El Hakem (le siège et le gouverneur) produite par le Théâtre régional d'Oran. Ecrite par Sayd Chouridji et mise en scène par Khaled Gherbi, la pièce traite d'un thème des plus usités, remâchés et réchauffés : le leader juste et idéaliste s'en allant défendre les faibles et opprimés de son peuple, envers et contre un système répressif. C'est une de ses innombrables versions du bien contre le mal, avec la créativité en moins.Le rideau se lève et les spectateurs découvrent la scénographie de la pièce : Des cellules de prison, qui réduisent l'espace scénique. Mais malgré cela, on aura souvent droit à une mauvaise occupation de l'espace. Des cris retentissent. De derrière les barreaux, des prisonniers et des prisonnières crient justice. Le gardien de prison dont le jeu du comédien laisse plutôt penser à une parodie du personnage de bourreau des lieux, se déplace tel un automate sur les planches en criant (tout le monde crie, c'est à croire que les comédiens sont payés au nombre de décibels produits) à l'adresse des prisonniers leur intimant l'ordre de se taire. Celui qui est censé incarner l'injustice, la terreur et la violence déclenche au contraire rires et quolibets. S'ajoute à cela, la maladresse du reste des comédiens qui ont donné l'impression d'avoir du mal à endosser leurs personnages.Quant au texte, il relate l'histoire d'un universitaire qui vient d'être nommé au poste de chef du gouvernement. Conscient de sa responsabilité, il tente de comprendre le peuple. Mais il est entouré par ces représentants du pouvoir «réel» qui tirent les ficelles, en lui faisant croire qu'il est le chef. Suite à une lettre que lui a adressé Sabra, la fille de Saber Ayoub (admirez la créativité dans la recherche des noms) pour réclamer un logement digne pour sa famille qui vit dans un trou à rats, il décide de descendre voir le peuple. Entre temps, la fille est enlevée par ses sbires et emmenée à la prison, où le gouverneur se retrouvera, mais dans la peau d'un faux chauffeur d'un faux taxi. Il essayera de faire valoir son droit ainsi que celui de ses désormais codétenus à un traitement digne et juste, mais le tortionnaire se chargera de l'amadouer. Le gouverneur découvre l'injustice et le déni du droit le plus élémentaire : le respect de la dignité et de l'intégrité humaine. L'horreur est visible (du moins selon le texte). Car, sur la scène, seuls les cris (encore) des prisonniers torturés derrière le rideau et de leur bourreau l'expriment. Le gouverneur se rend à l'évidence que le pouvoir ne lui appartient pas. Complots, pots de vin et manipulations sont le quotidien de ses concitoyens face à un régime soucieux uniquement de son maintien au pouvoir, à n'importe quel prix, du moment où c'est le peuple qui le payera. Privilégiant le discours politique - comme on l'aura remarqué- au détriment d'une véritable mise en scène théâtrale, la pièce a complètement ignorée un des fondamentaux du théâtre : le distractif. Quant au scénario, on a eu droit à un texte linéaire dépourvu du moindre élément captivant.Et quand on lit dans le mot du metteur en scène qu'il s'agit «d'une tentative pour innover la forme et le rythme tout en plaçant le spectacle dans le contexte du théâtre expérimental pour sortir du genre académique classique», on se pose la question sur le sens qu'il donne aux mots «innovation» et «théâtre expérimental». Car, il n'y avait aucune innovation ni dans la forme ni dans le rythme, et «l'expérimental» ne veut pas dire exclusion de la théâtralité, mais juste sa transposition et/ou élargissement à d'autres éléments de la scène.Après avoir assisté à la moitié du programme de compétition du FNTP, un constat amer s'impose : la qualité des pièces inscrites est tout simplement déplorable. Responsables de théâtres et organisateurs de festivals devraient réellement se pencher sur la situation du 4ème art.


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