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Me Miloud Brahimi : «Aucun texte qui régit cette matière n'a été abrogé» Il a déclaré s'être retiré des travaux sur la dépénalisation de l'acte de gestion
«Ce que je sais aujourd'hui du projet qui va être présenté à l'Assemblée populaire nationale, c'est tout sauf une dépénalisation. Aucun texte qui régisse cette matière n'a été abrogé dans ce projet». C'est ce qu'a déclaré hier sur les ondes de la radio nationale Me Miloud Brahimi, un des ténors du barreau d'Alger et ex-président de la ligue des droits de l'homme. Lequel a fait de la dépénalisation de l'acte de gestion un cheval de bataille depuis déjà plusieurs années. Lui qui a eu à défendre plusieurs cadres gestionnaires injustement incarcérés. Il a d'ailleurs indiqué à l'émission «L'invité de la rédaction» qu'il avait claqué la porte de la commission à laquelle il était convié pour prendre part aux travaux sur cette question. Avec son verbe tranchant et la franchise qu'on lui connaît, l'avocat a conclu partant de sa prise de connaissance du projet d'amendement du code pénal, que «non seulement on ne voulait pas dépénaliser, on a tout fait pour ne pas dépénaliser l'acte de gestion, mais aussi pour vider l'engagement du président de la République de toute sa substance.» L'auteur de la désormais célèbre phrase «le délit économique est la forme archaïque du délit politique» a précisé que l'annonce de la dépénalisation de l'acte de gestion a été accueillie avec un immense espoir et un immense soulagement par les cadres de la nation. «Ce serait trahir la pensée du président de la République que d'adopter ce projet de loi tel qu'il est présenté» a estimé Me Brahimi, non sans espérer que les parlementaires l'écoutent et répondent à cet appel pressant. Parce qu'il considère que le projet de loi en question amendant le code pénal constitue «un remède pire que le mal». En faisant ce constat et en dénonçant la déviation de «la pensée du président de république» par la commission chargée d'abolir toutes les dispositions inhérentes à la pénalisation de l'acte de gestion, qu'en sera-t-il des autres projets ? Il y aurait dans ce cas là matière à douter de la volonté de changement, mais aussi de retranscrire dans les textes toutes les mesures annoncées par le chef de l'Etat lors du conseil des ministres et à l'occasion de son discours à la nation du 15 avril. Sur un autre plan, Me Miloud Brahimi a plaidé pour l'amendement de la constitution avant les autres textes, car elle est la matrice d'où découlent toutes les autres lois. Il a également plaidé pour l'amendement de l'article 2 de la Constitution, estimant que chaque citoyen a le droit de vivre sa religion, librement sans interférence. Me Brahimi s'est exprimé de nouveau sur la peine de mort en plaidant pour son abolition pure et simple. Ce d'autant qu'elle n'est pas appliquée depuis 1993. «Il vaut mieux qu'on l'abolisse par nous-mêmes que d'être contraints de le faire par les autres». F. A.