Photo : S. Zoheïr Par Amar Rafa L'instance de consultation sur les réformes politiques présidée par Abdelkader Bensalah a reçu, hier, les représentants de plusieurs organisations estudiantines (Ugel, Unea, LNA, Onea, SNE, Aren, Onse, Ugea, BNE Unja). Leurs propositions portent essentiellement sur les attentes de cette catégorie importante d'algériens vis-à-vis des réformes en cours.Le représentant de l'Union générale des étudiants libres (Ugel) a souligné la nécessité de promouvoir la place des jeunes dans la vie publique, à travers l'ouverture des institutions de l'Etat aux jeunes compétences. Il proposera ainsi de réduire l'âge de candidature à 23 ans. Pour son secrétaire général, Mustapha Nouassa, il faut «préparer l'environnement nécessaire, devant permettre aux citoyens d'exprimer leurs opinions en toute liberté, et garantir la protection du choix démocratique de tous».Le représentant de l'Union nationale des étudiants algériens (Unea), Ibrahim Boulkan, a quant à lui, souligné la nécessité de consacrer l'alternance au pouvoir, à travers la limitation de la durée des mandats à tous les postes de responsabilité, notamment les élus, à commencer par le président de la République. Il a également demandé que «les jeunes soient associés à la prise de la décision dans le pays».L'Unea considère que «la compétence est le seul critère de la désignation des femmes aux postes de responsabilités, loin du système des quotas» demande l'ouverture du champ audiovisuel, la promulgation d'une loi sur la publicité et un statut particulier pour le journaliste.Le représentant de l'Union générale des étudiants algériens (Ugea), Moundher Bouden, a insisté sur le fait que «l'Etat doit fournir plus d'efforts dans la formation et la promotion des jeunes, et leur donner plus de chances de représenter la société algérienne dans divers postes de responsabilités.» Il a aussi plaidé pour la promotion de la femme cadre et plus de liberté pour la presse.Parlant au nom de l'Organisation nationale de la solidarité estudiantine (Onse), Aissa Belhadi, a appuyé la demande d'un «système politique équilibré entre le présidentiel et le semi-présidentiel, qu'il faut adapter en fonction du degré de maturité politique et de la conscience démocratique, des élites politiques et de la société civile». Il a également proposé l'ouverture à l'investissement. S'agissant du code électoral, il a demandé l'annulation du système actuel de la liste de wilaya et la codification de la promotion de la femme par un texte de loi, qui devra s'adapter aux spécificités régionales. Il a conclu en souhaitant que ces consultations se clôturent par une conférence nationale.Le représentant de l'Alliance pour le renouveau estudiantin (Anre), Sid-Ahmed Temameri, a mis l'accent sur la nécessité de «faciliter la création des associations et des partis». Concernant la constitution, il a appelé à consacrer «l'égalité des chances» pour tous les citoyens, pour que le peuple soit la source du pouvoir. Le relayant, Hamza Chérif Kamel, le président de l'Organisation nationale de étudiants algériens (Onea), a indiqué avoir réaffirmé son attachement au caractère républicain de l'Etat algérien, aux constantes de l'identité nationale et à de fortes institutions de l'Etat. «Les nouvelles réformes doivent consacrer l'ouverture démocratique et l'ouverture devant toutes les forces de la société notamment les jeunes», a-t-il dit, avant d'appeler à redynamiser le rôle de la société civile et à confier à la femme des responsabilités au sein de l'Etat. Un autre représentant a proposé, lui, de «consacrer dans la Constitution les droits du citoyen algérien qu'elles qu'en soient les conditions, de même pour la démocratisation de l'éducation, et l'éducation de qualité». Il demandera par ailleurs «une révision de la loi sur les associations, notamment son article 28 portant sur les financements extérieurs». Pour Aziz Abdellaoui de l'Union nationale de la jeunesse algérienne (Unja), les jeunes sont en droit d'attendre un plus grand intérêt et de prendre les postes sensibles au sein de l'Etat. Il propose de donner à la femme sa véritable place dans la société. Abdelhakim Megdoud de la Solidarité nationale estudiantine (SNE) demande, quant à lui, des réformes politiques profondes notamment pour «définir le système de gouvernance sans toucher au caractère républicain et au pluralisme démocratique». Il a aussi ainsité sur l'indépendance de la justice et la lutte contre la corruption, en dynamisant la fonction de contrôle du parlement sur le gouvernement, la dépénalisation du délit de presse ainsi que la révision du code électoral et de la loi sur les associations. Enfin, il demandera de réduire l'âge des candidatures à 20 ans pour les élections locales et à 25 ans pour les législatives.