Accusation Quand la politique s?empare des lieux de savoir, rien ne va plus. Alors bonjour les tensions et les dégâts. Guerre de tranchées, coups bas et tiraillements graves traversent la Résidence universitaire (RU) Zeddour-Brahim-Belkacem 1 après l?éviction du directeur. Une situation qui risque de devenir ingérable et pourrait même s?étendre à d?autres RU, avertissent les représentants des étudiants et des travailleurs. Les étudiants et les travailleurs, regroupés au sein d?une intersyndicale composée du Snapap, de l?Aren, de l?Onea, de l?Ugta et de l?Unea, ont exprimé leur colère et leur crainte face aux conséquences graves qui pourraient découler de la «mainmise d?un parti politique et de ses corollaires immédiats». Ils n?hésitent pas à pointer un doigt accusateur vers les «étudiants islamistes d?obédience MSP». Selon les représentants des étudiants et des travailleurs, les membres de l?Ugel, syndicat proche de la formation du MSP, ont pratiqué un véritable chantage sur le directeur de la résidence, qui leur aurait «catégoriquement refusé la gestion de la résidence universitaire». Dans ce contexte, des rencontres entre l?intersyndicale, la direction générale de l?Onou et des représentants du Mesrs, dans le but de parvenir à un accord pour le maintien du directeur, ont toutes échoué. Selon les syndicalistes, «la connivence flagrante du délégué de l?Onou, de quatre directeurs de RU et de la coordination de wilaya, sont à l?origine de l?éviction du premier responsable de la résidence Belkacem 1». Pis, les représentants syndicaux accusent ouvertement l?Ugel d?avoir «financé des activités partisanes n?ayant aucune relation avec le milieu universitaire, en puisant dans l?argent de l?Onou». Et d?ajouter : «Les membres de l?Ugel se sont même permis le luxe de financer les activités du MSP dans le cadre de rencontres estudiantines et d?utiliser des voitures de service pour les besoins de la campagne électorale de Hamas.» Devant ce constat amer, les syndicalistes avaient usé de différents moyens pour faire aboutir leurs revendications estudiantines. Des piquets de grève ont été notamment ponctués par des protestations et plusieurs mouvements de débrayage et de sit-in demandant l?envoi d?une commission d?enquête du Mesrs sur la gestion de l?Ugel. Par ailleurs, les membres des syndicats Snapap et Ugta de la résidence universitaire Belkacem 1 ont condamné les «pratiques outrancières et moyenâgeuses dont usent les membres de l?Ugel pour parvenir à leurs fins». Ces syndicalistes reprochent tout particulièrement à ces étudiants de s?immiscer dans les prises de décision relevant exclusivement de l?administration à l?endroit des travailleurs, refusant d?être les otages d?une poignée d?étudiants «au service de cercles occultes». Les travailleurs ont décidé de conjuguer leurs efforts avec les «étudiants pour faire barrage aux visées de l?Ugel et de certains responsables à l?échelle locale et nationale».