Photo : S. Zoheir Par Youcef Salami Le «système financier informel», produit par l'économie informelle, le faible volume des crédits à l'économie, la sous-bancarisation, la sous- utilisation des chèques et de la monétique, sont autant de défis que la banque d'Algérie devra relever. Les surliquidités constituent un réel casse-tête que la banque d'Algérie doit gérer. Par les chiffres, la problématique relève de l'intenable : les disponibilités bancaires tournaient autour de 5 000 milliards de dinars en 2010 dont un peu plus de 3.000 milliards de dinars attribués à l'économie (crédits aux entreprises, notamment au privé). Que faire, avec les 2 000 milliards de dinars restants ? La banque d'Algérie va se comporter en «pompier»,pour que ces surliquidités n'affectent pas l'économie nationale. Un rôle que nuance toutefois, Mohamed Laksaci, son gouverneur : «nous avons effectivement joué le rôle de pompiers, mais c'était dans les années 1990», période difficile.Pour les entreprises publiques et les banques, les découverts bancaires avaient atteint des pics alarmants. Aujourd'hui les comptes courants «sont excédentaires» et nous avons un modèle «bien étudié» pour contrôler l'inflation Le gouverneur de la banque centrale s'exprimait ainsi au cours d'un séminaire consacré à l'inflation, organisé, jeudi 2 juin au siège de la banque d'Algérie. Le contrôle de l'inflation est un des objectifs que se donne la banque d'Algérie. Pour le réaliser, elle procède à un suivi «rigoureux» des processus inflationnistes,- inspiré en cela de la crise financière internationale et des effets qu'elle a produits ainsi que de la «réforme profonde» de la politique monétaire introduite par l'amendement de la loi sur la monnaie et le crédit en 2010, souligne le gouverneur de la banque centrale. Ce dernier dresse un tableau fait de bons indices : ainsi et selon lui, l'écart entre les taux d'inflation prévus et ceux réalisés est en constante diminution, c'est le fruit de l'amélioration des méthodes de prévisions, note-il, déclarant que le conseil de la monnaie et du crédit (CMC) «table sur une inflation de 4% en 2011.Et, que «nous prévoyons qu'elle resterait autour de ce niveau». Laksaci révèle également que l'inflation, à fin février 2011, s'établit à 3,87% contre des prévisions à 3,88%, soit un écart «quasi nul».