Le président de la Ligue algérienne des droits de l'Homme (Ladh), Boudjema Ghechir, a affirmé, samedi devant l'instance de consultations sur les réformes politiques que «le problème en Algérie n'est pas lié à la constitution ni aux lois à réviser, mais qu'il est dans le système qui doit être révisé». «L'Algérie est malade de son système politique», affirmera-t-il.Indiquant avoir présenté son diagnostic de la situation en Algérie, M. Ghechir dira qu'il s'agit de réhabiliter la confiance du citoyen en ses institutions, et de rendre au peuple algérien sa dignité et sa souveraineté par le biais d'une assemblée constituante qui sera chargée de la rédaction de la future constitution. M. Ghechir a proposé, dans le cadre de la révision de la constitution, de trancher définitivement la question de l'identité nationale, de séparer les pouvoirs en consacrant l'indépendance de la justice et de définir les relations entre le parlement, le gouvernement et le président de la République.En outre, le président de la Ladh a proposé la dissolution du conseil constitutionnel et son remplacement par une Chambre constitutionnelle au niveau de la cour suprême, qui devra s'ouvrir aux citoyens et leur accorder le droit d'y recourir s'ils considèrent que certaines lois sont anticonstitutionnelles. M. Ghechir a également demandé l'introduction du système de régionalisation, qu'il décrit comme «la division du pays en grandes régions, décentralisées». Concernant les lois, il a estimé «encore prématuré de parler de la révision de certaines lois, notamment de celles relatives aux associations et à l'information, car, hormis quelques lacunes, ce sont de bonnes lois».Quant à la promotion de la femme, il a estimé que «la question dépasse le cadre légal». Car, expliquera-t-il, c'est d'abord une question de culture. Donc, outre la loi, il faudrait éduquer les Algériens pour qu'ils acceptent cette question. Concernant l'incompatibilité du mandat électoral, le président de la Ladh a estimé qu'il s'agit d'une mission rémunérée et est incompatible avec toutes les professions, officielles ou non officielles et élues sur le plan local, notamment les professions libérales, à l'exception des opérations de bienfaisance.Le parlementaire doit se suffire de la production intellectuelle dont il pourra tirer les dividendes, arguera-t-il.Aujourd'hui, l'instance recevra une délégation du patronat ainsi que Mme Zohra Drif Bitat.