Accompagné de trois de ses collaborateurs, Maitre Boudjema Ghechir a soutenu l'option d'une Constituante. «Elle aura pour mission de redéfinir les institutions et les règles du jeu politique de manière ouverte, publique et transparente». Au terme de l'audience à la présidence de la République, le président de la Ligue algérienne des droits de l'Homme a indiqué que «le problème de notre pays ne réside pas dans un changement de loi ou de Constitution». Il serait même illogique d'amender certaines lois comme celles relatives à l'information ou aux associations avant l'adoption d'une nouvelle Constitution. Selon lui, «c'est à un changement du régime politique qu'il faut procéder». «L'Algérie est malade de son système, enchaînée par ses gouvernants», lit-on dans un document d'une quinzaine de pages intitulé «Plate-forme pour un changement pacifique». Des mesures doivent être prises, a ajouté M. Ghechir pour «rétablir la confiance entre le citoyen et l'Etat». Il a proposé la dissolution du Conseil constitutionnel qui sera remplacé par une chambre constitutionnelle auprès de la Cour suprême. Enfin, «la fonction élective ne doit être cumulable avec aucune activité remunerée». Le constat de la Ligue est sans appel avec une opposition à la charte pour la paix et la réconciliation. «C'est un texte qui prône l'oubli et consacre l'impunité». Le processus démocratique est en panne. Il s'avère dès lors indispensable de dépasser cette impasse, rompre avec «l'Algérie du pilotage à vue et de la politique au jour le jour». Il s'agit aussi de «réconcilier l'Etat et la société, régler une bonne fois pour toutes la question de l'identité culturelle, redéfinir les liens entre la politique et la religion et consacrer la séparation des pouvoirs, la lutte contre la corruption». La LADH plaide pour tous les principes qui fondent la réalité d'un Etat de droit à l'instar de l'égalité homme-femme qui subit la marginalisation et une décentralisation qui prendra en considération la diversité culturelle. Aujourd'hui, les organisations patronales auront rendez-vous avec les membres de l'Instance chargée des réformes politiques. Elles seront suivies par le responsable de l'ONEC, le député FLN Tayeb Houari et Mme Zohra Bitat, membre du Conseil de la nation. C'est aussi une figure de la résistance algérienne au colonialisme qui a été emprisonnée après son arrestation en compagnie de Yacef Saadi en 1957.