De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati La Tribune a souvent soulevé le problème du manque d'infrastructures dédiées à la culture dans la wilaya de Tizi Ouzou. Un problème qui empêche à ce jour la culture en général de se développer de façon optimale. Si l'inauguration du théâtre régional Kateb Yacine en novembre dernier a permis au quatrième art de sortir quelque peu du trou dans lequel on l'a mis depuis deux décennies, la wilaya reste démunie en matière d'infrastructures dignes de ce nom, si l'on excepte la maison de la culture Mouloud Mammeri, qui s'est avérée insuffisante pour accueillir toutes les activités culturelles et artistiques comprises dans les différents programmes annuels.Ce problème persistant met les responsables du secteur de la culture dans la wilaya dans la difficulté permanente, incapables qu'ils sont d'accomplir leur mission de développement et de promotion de la culture. Les activités trop denses, avec parfois des enchevêtrements, des annulations et des reports, abritées tout au long de l'année par les différents locaux de la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou ne sont pas pour rassurer, y compris les promoteurs de ces mêmes programmes, parmi lesquels la direction de wilaya chargée de la culture, qui se retrouve obligée d'entasser toutes ses activités dans une seule enceinte. Et malheureusement pour cette wilaya aux énormes potentialités culturelles, la volonté de mener à bien la mission de promouvoir la culture est soit absente, soit bloquée quelque part dans les différents labyrinthes bureaucratiques de l'administration. Des budgets sans obligation de résultats Il suffit de voir les sommes faramineuses allouées à la wilaya de Tizi Ouzou pour si peu de réalisations pour comprendre qu'elle vit un gros souci en matière de projets et de suivi de projets. D'ailleurs, il existe de nombreux projets à caractère culturel dans la wilaya de Tizi Ouzou, selon les dires mêmes du directeur de la culture et de la maison de la culture Mouloud Mammeri, qui parle de plusieurs bibliothèques, un grand musée, un conservatoire de musique, une grande salle de spectacles et des salles de cinéma que les pouvoirs publics comptent réaliser dans la wilaya. Mais les citoyens en général et les amateurs d'art et de culture en particulier connaissent trop les énormes retards qu'accusent les différents projets de la wilaya, et pas uniquement dans le secteur de la culture.L'exemple le plus édifiant reste le projet de réhabilitation du théâtre régional Kateb Yacine qui a duré plusieurs années. Et depuis que l'on parle de la réhabilitation des salles de cinéma Le Mondial et Le Djurdjura alors que les travaux de rénovation ne sont pas encore lancés, il est tout à fait légitime que l'on soit atteint d'un certain pessimisme, sauf si les pouvoirs publics au niveau local mettent en œuvre les dernières mesures prises par le chef de l'Etat dans le sens de l'accélération des procédures dans le lancement des projets d'utilité publique. De l'espoir en attendant des actions concrètes Et à condition que les projets ne trouvent aucun blocage au niveau local où des mains tapies dans l'ombre s'affairent à saborder toutes sortes de projets pour des desseins inavoués. Parce que tant que la wilaya de Tizi Ouzou n'est pas dotée de véritables infrastructures culturelles, il serait vain d'avoir une volonté de fer et des compétences parmi les responsables du secteur. Surtout que la wilaya de Tizi Ouzou dispose d'un tissu associatif tellement dense qu'il peut même pallier une éventuelle absence de compétences dans les sphères décisionnaires.L'art et la culture n'ont pas vraiment besoin de chefs, mais d'engagement, d'imagination et de liberté de pensée et d'initiative. Ils ne doivent pas être voués à la bousculade dans les couloirs de la maison de la culture, mais ont plutôt besoin de plus d'espace et de plus d'air pour respirer et faire respirer les artistes et autres hommes de culture très nombreux dans cette wilaya. Les responsables chargés du secteur de la culture auront tout le loisir de mener à bien leurs différentes missions de soutien au développement et à la promotion de la culture, quand le secteur disposera de toutes les infrastructures nécessaires pour une réelle prise en charge des activités culturelles et toutes les disciplines artistiques.