De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati Le manque criant d'infrastructures culturelles a toujours été un épineux problème dans la wilaya de Tizi Ouzou dans la mesure où la culture peine à y décoller, principalement pour cette raison, la maison de la culture étant la seule structure susceptible d'abriter des activités d'une certaine envergure. En plus du fait que le théâtre régional Kateb Yacine de la ville des Genêts est en cours de réhabilitation, probablement pour longtemps encore. Les anciennes salles de cinéma, Mondial et Djurdjura, de la ville vont également être transformées en salle de cinéma pour la première et en médiathèque pour la seconde. Mais cela reste des projets qui risquent de connaître des délais interminables dans leur mise en œuvre. Alors que reste-t-il à faire pour trouver des solutions à ce problème ? La réalisation de nouvelles infrastructures culturelles telles qu'un conservatoire de musique et de chant ou des musées peut être préconisée notamment grâce à la bonne santé financière de notre pays. Mais les pouvoirs publics peuvent aussi penser à la récupération de vieilles structures abandonnées par les autres secteurs étatiques. Les dizaines d'entreprises économiques locales dissoutes après l'intrusion du Fonds monétaire international (FMI) dans la vie économique nationale ont laissé des structures qui peuvent facilement être récupérées par le secteur de la culture. Il n'est pas question ici des structures bradées par les gens au bras long ni de celles récupérées par les travailleurs de ces anciennes unités. Il est plutôt question de ces structures abandonnées comme certaines unités des Souks el fellah, notamment celle de Larba Nath Irathen qui se trouve à l'abandon depuis sa dissolution durant la décennie quatre-vingt-dix. Et que l'on ne parle surtout pas de la complexité de la démarche de transfert de toutes ces bâtisses d'une autorité publique à une autre tout autant publique parce que ce problème n'a pas été posé quand il s'est agi de mettre certaines structures des anciennes entreprises publiques économiques dissoutes à la disposition de la police pour y implanter des Sûretés de daïra. La «difficulté» de la démarche n'a pas empêché non plus le secteur de la culture de récupérer le siège du théâtre Kateb Yacine qui appartenait à la mairie de Tizi Ouzou. Aujourd'hui, la wilaya de Tizi Ouzou ne dispose d'aucune salle dédiée exclusivement au septième art, alors que certains locaux restent désespérément abandonnés. Et c'est tout naturellement que la population suspecte une volonté d'accaparer ces locaux qui pourraient s'avérer des bijoux pour les hommes aux longs tentacules qui ont ruiné la wilaya de Tizi Ouzou. Cette convoitise est-elle à l'origine de ce blocage qui touche plusieurs structures actuellement abandonnées ? Seul l'avenir le dira avec certitude, et il ne sera pas étonnant si un jour il est question d'attribuer des locaux publics à des opérateurs privés à des prix symboliques, d'autant que cela a déjà été le cas par le passé. La culture peut et doit bénéficier de la disponibilité de ces locaux abandonnés avant qu'ils ne soient détournés de façon illégale et même illégitime. Mais surtout parce que ce secteur est le dernier de la classe en matière d'infrastructures dans la wilaya de Tizi Ouzou au point que les responsables de la culture optent souvent pour des enceintes sportives quand il s'agit d'organiser des activités culturelles d'envergure. Donc, il est vraiment temps récupérer ces locaux délaissés au profit de la culture.