Sans la moindre surprise et comme s'y attendaient les observateurs, la 7e réunion informelle entre le Front Polisario et le Maroc s'est achevée mardi à Manhasset, près de New York, sans le moindre progrès. Ce nouveau round a buté, une nouvelle fois, sur l'obstination marocaine à ne négocier autre proposition que le plan d'autonomie proposé par son souverain il y a de cela quelques années. Les deux parties ont décidé de se retrouver après la mi-juillet pour un nouveau round de pourparlers. Dans sa déclaration à la presse à l'issue de cette énième réunion informelle, l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a souligné que les deux parties au conflit ont passé en revue la dernière résolution 1979 adoptée en avril dernier par le Conseil de sécurité sur la situation au Sahara occidental, et en particulier les éléments nouveaux inclus dans cette résolution. Cependant, a-t-il noté, «chaque partie a continué à rejeter la proposition de l'autre comme base unique des négociations à venir». Les deux parties auraient, selon la même source, entamé une discussion sur la manière «d'aborder les sujets de discussions agréées, à savoir les ressources naturelles et le déminage, et ont demandé l'assistance des Nations unies pour proposer un cadre de réflexion pour les échanges à venir». Concernant les mesures de confiance, les parties et les pays voisins ont confirmé leur soutien à «la mise en œuvre ordonnée du programme d'action de 2004 et des visites familiales par voie terrestre, ainsi qu'au séminaire qui sera organisé par le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) à Madère, au Portugal, en septembre 2011», a encore déclaré M. Ross. Ils ont aussi pris note de leur prochaine rencontre avec le bureau du HCR à Genève prévu en automne prochain. Intervenant devant la presse à l'issue de la réunion, le chef de la délégation sahraouie, M. Khatri Addouh, a affirmé que la consultation du peuple du Sahara occidental «est plus que jamais au cœur de la recherche d'une solution juste et durable du conflit» entre le Front Polisario et le Maroc. Quant à la teneur de ces discussions, M. Addouh a indiqué que ce nouveau round a porté sur les propositions de solutions présentées par les deux parties pour mettre fin au conflit de décolonisation du Sahara occidental. Il a insisté sur l'importance du dossier des droits de l'homme dans ce conflit. Il a affirmé que la délégation sahraouie a soulevé la nécessité d'avoir le libre accès au territoire pour les ONG, la presse et les observateurs internationaux. La délégation du Front Polisario «qui a appelé à l'arrêt de la répression contre les citoyens sahraouis sans défense et à la libération de tous les détenus politiques dans les prisons marocaines». Dans ce sillage, le département d'Etat a affirmé que le processus de l'ONU est la meilleure «voie à suivre» pour la question du Sahara occidental et que Washington continuera à appuyer ce processus. Les Américains estiment toutefois que l'instabilité dans la région accroît le risque du terrorisme. «La poursuite de l'instabilité, comme nous l'avons vu dans de nombreux endroits du monde, est exactement le type d'environnement dont se nourrit le terrorisme».Le Conseil de sécurité avait, rappelons-le, en avril dernier, relevé dans sa résolution 1979 que «le maintien du statu quo n'est pas acceptable à long terme». De ce fait, il a invité les deux parties «à faire preuve d'une plus grande volonté politique en vue d'une solution, notamment en discutant de façon plus approfondie de leurs propositions respectives». G. H.