Photo : M. Hacène Par Amirouche Yazid Le Front des forces socialistes (FFS) demeure imperméable à l'idée de participer au cycle de consultations sur «les réformes politiques» que mène la commission Bensalah. Même la réponse favorable d'Abdelhamid Mehri, exprimée depuis deux jours, ne fait pas changer au parti de Hocine Aït Ahmed sa position. Le premier secrétaire général du parti, M. Karim Tabbou a déclaré, hier, lors d'un bref point de presse tenue au siège du parti, qu' «il n'y a aucun acte qui arrive à convaincre les Algériens. Ces consultations ne marquent pas l'opinion». Pour le conférencier, «l'ère des simulacres est révolue, on ne peut pas figer l'histoire, ni le pays». A propos de la réponse de l'ex secrétaire général du FLN à la sollicitation de la commission Bensalah, Karim Tabbou a soutenu que le parti respecte toutes les positions, non sans rappeler «les convergences importantes» qui lient M. Mehri et le président du FFS. Mais, explique Tabbou, «chacun à sa démarche». Le premier responsable du parti n'a pas manqué de citer quelques points noirs du processus de réformes engagé sur proposition du premier magistrat du pays. La plus «fraiche», souligne l'orateur, concerne le président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Hommes (LADDH), M. Mustapha Bouchachi. Karim Tabbou met ainsi en évidence les incohérences du pouvoir. Le premier secrétaire du FFS s'interroge : «comment se fait-il que M. Bouchachi soit invité au dialogue comme personnalité représentative alors qu'on lui interdit de tenir une activité politique» ? Dans une note adressée au secrétariat national du parti, Hocine Aït Ahmed constate qu' «après avoir déstructuré les rapports entre Etat et citoyen, puis entre les citoyens eux-mêmes, le problème de gouvernance du pays est en train de détruire les relations entre les institutions elles-mêmes. Ceci risque de faire muter la crise de gouvernance en crise d'Etat défaillant. Ce qui peut connecter l'Algérie de la manière la plus dangereuse qui soit sur la crise globale». A propos des «réformes», le leader du FFS à signifier son opposition. Pour le leader du FFS, «les réformes proposées par le chef de l'Etat sont peu crédibles et peu susceptibles de remédier au tsunami politique, économique et social provoqué par la décennie de sang suivie par une décennie de prédation de grande ampleur». Contexte régional oblige, le président du FFS a évoqué la position officielle de l'Algérie sur les mouvements qui ébranlent plusieurs pays arabes. Sur le cas libyen, Aït Ahmed estime que «la position algérienne est difficile à lire : d'une part, un soutien officiel à Kadhafi au nom de la stabilité quand, d'autre part, est menée, dans la presse et sur les sites électroniques, une campagne totalement alignée sur les positions françaises». Sur les cas de la Tunisie et de l'Egypte, Ait Ahmed indique que «l'option du coup d'Etat défendue fait quelques émules, mais n'arrive pas à convaincre au-delà de quelques cercles». Il faut noter que la composante du secrétariat national a été réaménagée avec de nouvelles nominations. Le Conseil national du parti tiendra une session ordinaire les 1er et 2 juillet prochains.