«C'est grâce à l'intifadha, à la résistance des réfugiés, à l'aptitude de l'Armée de libération populaire sahraouie [ALPS] à reprendre la lutte armée et au militantisme de nos étudiants dans les universités marocaines que nous avons déjoué les plans de l'ennemi.» C'est par cette déclaration que M. Mohamed Abdelaziz, président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), s'est adressé mardi dernier à son peuple saluant sa résistance et son obstination à poursuivre la lutte jusqu'à la libération des territoires occupés par le Maroc depuis 1975. Le secrétaire général du Front Polisario a, donc, appelé mardi les Sahraouis vivant dans les territoires du Sahara occidental occupés par le Maroc à «poursuivre l'intifadha pour l'indépendance» déclenchée en mai 2005. S'exprimant à la clôture d'un séminaire sur l'administration et la gestion organisé dans les camps de réfugiés du 27-Février, le président sahraoui n'a pas raté la tribune qui lui était offerte pour saluer les prisonniers politiques dans les geôles marocaines. «Nous exprimons notre solidarité pleine et entière avec les 36 prisonniers politiques détenus dans huit prisons marocaines au seul motif d'avoir demandé le droit de leur peuple à l'autodétermination et à l'indépendance», a déclaré M. Mohamed Abdelaziz, cité par l'agence de presse sahraouie SPS. Le président de la RASD a évoqué, dans ce sillage, les négociations entamées en juin 2007 avec le Maroc, sous l'égide de l'ONU, qui n'ont pour l'heure abouti à aucun résultat. M. Abdelaziz a comparé les quatre rounds de pourparlers qui ont déjà eu lieu à un «match contre le Maroc avec un résultat nul». Il rappela que le peuple sahraoui subit depuis 2004 «de la part de l'occupant marocain et de ses alliés occidentaux une campagne psychologique et des pressions économiques pour le faire plier». Des pressions qui n'ont entamé en rien, la résistance du peuple sahraoui. Le prochain round de négociation prévu «constitue un nouveau défi que nous devons remporter», avec la nomination d'un nouveau médiateur onusien, «que nous espérons neutre», a-t-il conclu. Pour rappel, l'intifadha pour l'indépendance du Sahara occidental a commencé le 21 mai 2005, au lendemain d'un discours du président sahraoui. Un discours dans lequel il appelait ses compatriotes dans les territoires occupés par le royaume chérifien à la résistance. Depuis, les villes sahraouies occupées, notamment El Ayoun, Smara et Dakhla, connaissent des manifestations continues, par lesquelles les Sahraouis exigent l'exercice de leur droit à l'autodétermination. La répression desdites manifestations pacifiques par les forces d'occupation marocaines a fait deux morts et des centaines de blessés. G. H.