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Le drame syrien se dévoile sur écran
Rencontres cinématographiques de Béjaïa
Publié dans La Tribune le 16 - 06 - 2011


De notre envoyé spécial à Béjaïa
Fodhil Belloul
La programmation de la 4ème journée des rencontres cinématographiques de Béjaïa a été consacrée au cinéma Syrien. A l'heure où ce pays vit ses heures les plus sombres, les projections, même prévues depuis longtemps, ont inévitablement pris un caractère de soutient au peuple Syrien. Chose que les organisateurs ont tenus à exprimer officiellement. Et si le confort d'une salle de cinéma peut paraître indécent au regard de l'horreur de la situation en Syrie, il n'en reste pas moins que tout soutient, fut-il symbolique, est toujours le bienvenu. Surtout s'il s'agit, à travers les documentaires et films proposés, de nous éclairer un peu plus sur les «origines du mal» que subissent les Syriens depuis prés de 40 ans et qui les a conduit à la révolte.Trois documentaires, projetés dans la matinée et l'après-midi évoquent, sous différents angles, l'étouffement et l'aliénation d'une société par ses dirigeants. Mayer Al-Roumi, avec deux documentaires, Un cinéma muet et Six histoires ordinaires propose une vision hautement métaphorique de l'enfermement que subissent deux franges de la société syrienne, celle des cinéastes et des chauffeurs de taxis de Damas. Un cinéma muet nous montre des réalisateurs acculés par la censure, usés par la bureaucratie. Et nous assistons à leur conversation sans qu'aucun son ne nous parvienne. Le cinéma dont parle Mayer Al-Roumi serait donc muet à force d'être muselé. Il est vrai que faire un documentaire en coupant le son au montage peut donner l'impression d'un choix esthétique un peu «facile», mais à bien écouter (en lisant les sous-titres) ces artistes, on ne peut s'empêcher d'y voir la justification d'une réalité prise au pied de la lettre par le réalisateur.Un cinéaste Syrien peut, au mieux, faire trois films dans toute sa vie : C'est le propos d'un journaliste, et c'est dire à quel point la créativité est condamnée. A moins bien sûr de faire seulement des films et pas du cinéma, ironise l'écrivain Bend Abd Al-Hamid. Mayar Al-Roumi insiste dans ses plans sur «la cave» du cinéaste Usman Muhammed où sont entreposées un nombre impressionnant de bobines, dans un état d'abandon qui en dit long. «Le problème, c'est la cave» dit-il justement. Entendons par là, la prison à ciel ouvert qu'est devenue la Syrie. Les Syriens sont connus pour leur savoir-faire en matière d'élevage de canaris, oiseaux au chant mélodieux, domestiqués depuis prés de 6 siècles par l'homme et qui de ce fait ne peut plus vivre en liberté et subvenir à ses besoins. C'est le point de départ du deuxième documentaire, Six histoires ordinaires. La métaphore concerne ici les chauffeurs de taxis de Damas. Ils sont près de 25 000 à faire ce métier, Mayar Al-Roumi filme six d'entre eux dans leurs voitures. Les portraits sont édifiants. Ils sont pères de familles et vivent dans une très grande précarité, au point d'avoir du mal à nourrir leurs enfants, même s'ils travaillent plus de 15 heures par jour. Ils souffrent aussi d'un manque de considération sociale, être chauffeur de taxis à Damas c'est décidément, faire un sous métier.
L'après-midi a, quant à lui, été consacré au réalisateur récemment disparu, Omar Amiralay. Déluge au pays du Bass est l'histoire d'un reniement. Le réalisateur avait, dans les années soixante, soutenu le parti de Hafez Al-Assad dans son idée progressiste et panarabique. Ce qui avait donné une ses premières réalisations, le Barrage de l'Euphrate. Il revient, près de quarante ans après, sur ce qu'est devenue la Syrie «Baathiste». En filmant le même village, bordé par le lac «Al Assad», précisément l'école du village. Le réalisateur nous offre une vision qui peut faire froid dans le dos. Très peu d'artifices, hormis le mouvement de la caméra, mais le discours du directeur de l'école et le contenu des cours d'Histoire au collège suffisent à nous faire voir une Syrie plongée dans le délire mégalomane et totalitaire de ses dirigeants. Le nom du défunt Hafez Al-Assad n'est jamais évoqué sans superlatifs quasi divins, il est l'«immortel». L'école est une véritable institution militaire, inspirée des pratiques de la Corée du Nord. Un paysan fait contrepoids à cette folie généralisée en évoquant l'Histoire millénaire de son pays, alors que les collégiens ânonnent dans leur cours d'Histoire que le parti «Bass» réussit même à déplacer les fleuves, allusion faite au barrage du premier film, qui s'est d'ailleurs effondré depuis.
Les Syriens font aujourd'hui face à une barbarie, et les documentaires que nous avons vus laissent peu de doute quant à ses origines.


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