Les traditionnelles rencontres cinématographiques qu'organise annuellement l'association Project'heurts à Béjaïa ont entamé hier samedi leur 9e édition qu'abrite, jusqu'à vendredi prochain, le théâtre régional Malek Bouguermouh. En ouverture, Dans le silence, je sens rouler la terre, un documentaire de Tati Mohamed Lakhdar, a été projeté en soirée, invitant à plonger dans la problématique de l'écriture de l'histoire. Si la thématique du film est en parfaite concordance avec l'actualité, le choix de l'auteur n'est pas, lui, fortuit. «C'est pour marquer une continuité dans le travail», nous explique Abdenour Hochiche, président de Project'heurts, rappelant que Tati Mohamed Lakhdar a fait ses premières classes dans le cinéclub des lycéens qui réunissait, il y a une vingtaine d'années, des férus du cinéma, dont les deux sœurs Djahnine, qui ont gardé leur attache cinématographique. Au programme des longs métrages, des documentaires mais essentiellement des courts métrages de tendances aussi variées que profondes, indissociables de l'actualité brûlante du monde arabe. Après la Belgique, lors de l'édition précédente, ces 9es rencontres font place au cinéma syrien où la journée du mardi lui sera consacré. Un cinéma qui tente de refléter une réalité où «il y a tant de choses encore à raconter». C'est là le titre d'un court métrage programmé avec, entre autres, Déluge au pays du baâth, un autre documentaire, censuré en Syrie, qui donne à comprendre, un tant soit peu, la situation d'un pays dont la crise qui éclate s'insère dans les révolutions arabes en cours. L'actualité mouvementée empêche cependant deux réalisateurs syriens d'être présents à ces journées. Ghassan Salhab, cinéaste libanais, sera, lui, présent pendant la rétrospective qui lui sera consacrée et un débat à animer autour de la question de savoir «Où va le cinéma ?». Le cinéma sénégalais est aussi au programme avec Les larmes de l'émigration, un documentaire de A. Diago dont la thématique sera aussi celle de Afric Hôtel, un court métrage réalisé en marge du dernier Panaf, zoomant sur les conditions de vie précaires d'immigrés africains installés à Alger. Sa projection, prévue pour la matinée de ce dimanche, sera suivie par celle de Cinéma algérien, un second souffle, un documentaire de Mounia Meddour, fille de Azzedine Meddour. La soirée de clôture est, elle, réservée pour Un transport en commun, une comédie musicale de D. Gaye, tournée à Dakar et nommée aux Césars. Cette 9e édition sera marquée par la projection de deux séries de courts métrages, Alger, demain et Transmaghreb, réalisés dans le cadre d'ateliers. L'atelier de réécriture de scénario se tiendra, lui, pour sa quatrième édition sous le parrainage de Tarik Tegui et avec, pour la première fois, une dotation de deux bourses. En plus de Ahmed Bedjaoui, l'atelier verra la contribution de Malek Ali Yahia et du Tunisien Saâdi Djilali.