Les perturbations dans l'approvisionnement en semoule dans certaines wilayas, notamment dans l'est du pays, sont dues à la hausse de la demande, à l'utilisation par certains transformateurs du blé dur pour la production de pâtes, à la contrebande et à la spéculation. C'est l'explication donnée, jeudi, par M. Mustapha Benbada, ministre du Commerce, en marge d'une séance plénière du Conseil de la nation. «Les prix de la semoule sont codifiés, en témoigne la hausse qui ne dépasse pas 150 DA/q», a souligné M. Benbada, ajoutant que le ministère poursuivait son contrôle des minoteries autorisées à approvisionner les commerces de détail. Le ministre du Commerce a affirmé, à ce titre, que le taux d'approvisionnement des minoteries, qui ont atteint 60% de leur capacité de trituration, a été revu à la hausse, et le ministère est disposé à l'augmenter davantage si le besoin se fait sentir. A une question d'un sénateur du tiers présidentiel sur les causes à l'origine de la pénurie de semoule dans certaines wilayas, M. Benbada a précisé qu'il ne s'agissait pas de pénurie, mais plutôt de fluctuation des marchés, soulignant que le stock de l'Algérie en céréales suffirait pour plus de quatre mois. Il est important de rappeler que l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a estimé, récemment, que la production céréalière de l'Algérie prévue pour l'année 2010-2011 devrait tourner autour de 45 millions de quintaux (q). «C'est une année excellente en blé dur, bonne en blé tendre et en dessous de la moyenne pour l'orge», a précisé le directeur général de l'OAIC, M. Nourddine Kehal. C'est dire que ce produit de large consommation est disponible, néanmoins son approvisionnement connaît des perturbations favorisées par plusieurs facteurs. Il s'agit, selon M. Benbada, de la hausse de la consommation de la semoule pendant le printemps et l'été, périodes de fêtes, des pratiques de certains transformateurs de blé dur qui préfèrent produire des pâtes au lieu de la semoule pour davantage de gains, du recours de citoyens au stockage suite aux spéculations sur un éventuel épuisement des stocks et de la contrebande en progression vers la Tunisie et la Libye, compte tenu des perturbations politiques et sécuritaires qui y sont enregistrées. En vue de lutter contre la contrebande, le gouvernement a autorisé les opérateurs privés à exporter la semoule et d'autres produits alimentaires vers la Libye à la demande de cette dernière, a-t-il précisé. Dans ce contexte, le ministre a indiqué que dans le but de réglementer le commerce de gros, un marché pour la vente en gros des fruits et légumes sera inauguré le 15 juillet prochain à Alger. Une initiative qui sera suivie par d'autres opérations similaires à travers toutes les wilayas à même de garantir un meilleur contrôle des prix. Concernant les efforts consentis par l'Etat pour lutter contre la spéculation, M. Benbada a affirmé : «Les spéculateurs qui stockent les produits, vendent sans factures ou commercialisent des produits avariés ont été poursuivis en justice et se trouvent actuellement en prison.» B. A.