A vrai dire, les plus belles vacances sont celles qui permettent de s'évader du train-train quotidien et de s'offrir des moments de plaisir, de ressourcement, d'aventure, de voyages ou de tranquillité. Si pour certains c'est le cas, pour bon nombre de citoyens, c'est la galère. «Sans argent, je ne peux pas bouger, j'ai quatre enfants et pas de moyens pour les vacances», dira un père de famille. Par contre, pour les enfants de la ville, quand arrivent les vacances de l'été, certains d'entre eux ont déjà des projets – ou plutôt leurs parents en ont pour eux – afin d'en profiter au maximum, en changeant de lieu. Ces derniers ont la chance de voyager en famille, de partir en colonie de vacances, de profiter de la mer, loin des contraintes et du stress de l'école. D'autres entament un cycle de travail, pour aider les leurs, économiser pour l'achat des fournitures scolaires, quelques habits en prévision de la rentrée de septembre. Les pères de famille, dont le seul salaire profite à tous les membres, ne parviennent plus à subvenir aux besoins de la famille, et les vacances se feront chez soi, dans le quartier. Les moyens financiers font défaut, et déjà l'on pense comment affronter le mois de Ramadhan et ensuite la rentrée. «Si vous pensez qu'avec un salaire maigre on peut se payer des vacances, dites-moi comment», ironise un quinquagénaire. Devant l'incapacité de se payer un voyage avec les leurs, certains parents autorisent leurs enfants à travailler pour se prendre en charge eux-mêmes pour des virées estivales, ou tout simplement pour constituer un petit pactole. Pour certains ménages, c'est une façon comme une autre d'éduquer leurs enfants en leur apprenant comment se prendre en main et devenir responsables. Même très tôt, des parents plient devant les dures conditions de vie et ont besoin d'aide pour faire face aux exigences de la vie ou arrondir les difficiles fins de mois. Le fonctionnaire trouve du mal à se reposer après une année de labeur, et ce n'est qu'occasionnellement qu'il emmène ses enfants à la mer. Certes, avec la cherté des produits et un salaire en deçà de la moyenne, le fonctionnaire trouve du mal à économiser, malgré les récentes augmentations de salaires. Situation sociale oblige, beaucoup de facteurs faussent carrément les calculs du simple salarié. Pourtant, ces périodes de repos font beaucoup de bien, encore plus lorsqu'on s'y prépare des semaines à l'avance ! Pour certains, c'est un temps privilégié pour prendre la route et visiter ses proches, sa famille, mais aussi une période toute indiquée pour goûter aux joies de la détente, afin de reprendre le travail en bonne forme. Si pour les uns les vacances et le congé sont une aubaine pour briser la monotonie du quotidien, pour d'autres, les sans-moyens, le congé ou le travail, c'est pareil. Mais ceci n'empêche pas de dire que depuis quelques jours, les fortunés se trouvent déjà sous d'autres cieux, ou au bord de la mer. Quelque 1 600 réservations ont été effectuées à Tlemcen pour des voyages à l'étranger. Si les vacances sont une utopie pour bon nombre de citoyens, que dire de ces écoliers des régions rurales et pour lesquels la halte scolaire est vraiment trop longue en l'absence de loisirs. Dans les campagnes, ces enfants n'ont pas d'autre choix que la rue, les oueds pollués ou le petit écran. L'été dans les régions rurales est «lourd», alors qu'au niveau de la ville de Tlemcen, qui dispose de plusieurs infrastructures de détente, c'est une chance pour les enfants et les jeunes de pouvoir s'adonner aux jeux et autres loisirs. Ceci nous amène inéluctablement à conclure qu'il revient aux associations de jouer leur rôle pour aider cette catégorie de la société.