L'OTAN a poursuivi hier ses raids aériens sur les villes de Khoms et Nalout dans l'ouest de la Libye visant deux check-points dans la région de Khoms, selon la télévision d'Etat qui affirme que ces deux points de contrôle étaient «civiles» et destinés à «organiser la circulation routière». Si ces frappes se confirment, l'OTAN serait entrée dans une nouvelle étape de ses opérations en visant les check-points sur les routes menant à Tripoli. Si la poursuite des bombardements a été applaudie par la France qui a déclaré être contre «toute pause dans les opérations» de la coalition estimant que cela «risquerait de permettre à Mouammar Kadhafi de gagner du temps et de se réorganiser», l'Italie a réclamé, hier, «une suspension immédiate des hostilités» en Libye afin d'instaurer des couloirs humanitaires pour aider la population. Le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, a déclaré que «la priorité» est un cessez-le-feu en Libye, mais en attendant, «la suspension des actions armées est fondamentale pour permettre une aide immédiate». Se référant aux opérations militaires de l'OTAN, M. Frattini a également réclamé «des informations détaillées» après les erreurs «dramatiques» qui ont conduit à la mort de 15 civils.L'appel de l'Italie ouvre la voie à une sérieuse division au sein des Européens. De son côté, le secrétaire général sortant de la Ligue arabe, Amr Moussa, qui a soutenu le lancement des frappes aériennes en Libye, a fait part de ses «scrupules» après les pertes civiles. «Quand je vois des enfants se faire tuer, mon devoir est d'avoir des scrupules. C'est pourquoi j'ai mis en garde contre le risque de pertes civiles», a déclaré M. Moussa, dans une interview au quotidien britannique The Guardian paru hier. Amr Moussa a insisté sur une solution politique à la crise en Libye à travers l'instauration d'un cessez-le-feu «réel» et «sous supervision de la communauté internationale». Au niveau diplomatique, la rébellion a enregistré un nouveau succès après que la Chine ait reconnu le CNT comme «interlocuteur important». Le ministre chinois des Affaires étrangères a appelé, à l'issue de sa rencontre avec le président du CNT, Mahmoud Jibril, les parties en conflit à donner une chance à la paix «nous souhaitons que les deux parties engagées dans les conflits nationaux (...) puissent donner sincèrement une chance à la paix, qui correspond à l'intérêt fondamental du peuple libyen». D'autre part, l'Organisation de la conférence islamique (OCI) a annoncé avoir dépêché une mission en Libye pour préparer une médiation en vue d'un règlement de la crise dans ce pays. La mission, dirigée par le chef du département politique de l'OCI, Mahdi Fathallah, doit rencontrer des responsables du régime et de la rébellion. Au terme de cette mission, l'OCI entend proposer sa médiation dans le conflit en Libye. D'autre part, le parquet fédéral allemand a ouvert une enquête contre le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi pour de possibles crimes contre l'humanité en Libye. H.Y./agences