Photo : Riad Par Amar Rafa Le FLN n'en finit pas de faire l'actualité, comme à chaque fois qu'une échéance électorale pointe le nez. Les contestations et protestations qui secouent actuellement le parti, avec la montée du mouvement de redressement, qui prennent le relief d'une crise larvée, ne sont en réalité que les relents d'une crise de légitimité qui remonte au 8ème congrès dont le parti n'a pas encore amorti toutes les conséquences. La démarche visant à désamorcer cette crise, grâce à la mission de bons offices confiée à quatre personnalités du parti, par le SG du parti Abdelaziz Belkhadem, avec le coordinateur du mouvement de redressement, paraît faire du surplace. En témoignent les déclarations contradictoires des deux parties belligérantes, qui tout en s'attachant aux principes du dialogue ne manquent pas de faire état, chacune, de la «mauvaise foi» dans les déclarations et démarche de l'autre. Les participants à la rencontre régionale des cadres des mouhafadhas du centre, réunis vendredi sous la houlette du SG du parti Abdelaziz Belkhadem, à la Maison du peuple, ont annoncé leur double soutien, aux réformes politiques annoncées par le président de la République, et aux efforts fournis par le SG du parti, Abdelaziz Belkhadem, pour la réunification des rangs du parti. Les cadres réunis, ont, dans un communiqué sanctionnant les travaux de la conférence régionale des mouhafadas du centre, exprimé leur soutien aux efforts consentis par le président de la République, «président du parti», pour «le renforcement de la démocratie dans le pays, et l'enracinement de sa pratique sur le terrain, pour la concrétisation de l'Etat de droit et de justice». Ils valorisent également, les résultats positifs, découlant des travaux de la quatrième session ordinaire du comité central, et saluent avec force les efforts fournis par le SG du parti, Abdelaziz Belkhadem, pour «la réunification des rangs du parti et la sauvegarde de l'unité et la cohésion de ses militants». Les cadres des mouhafadas du centre ont, en outre, appelé tous les cadres et militants du parti à «se mobiliser pour la réussite de ces réformes et à bannir toute forme de division et de scission». Et ce, avant d'exhorter tous les militants et militantes du parti, à «la vigilance et au sens de la responsabilité et à renforcer l'unité des rangs pour le maintien de la position de leadership du parti». Ils ont exprimé leur conviction, que «les visées déstabilisatrices dont fait l'objet le FLN, ses militants et sa direction, sont vouées à l'échec, en raison de la prise de conscience générale et l'unité de ses militants». Les militantes et militants du FLN organisés au sein du mouvement de redressement, pour leur part, ont tenu vendredi, un sit-in de protestation pour exprimer leur refus total de ce qu'ils ont qualifié de «détournement de la volonté des militants de la part de la direction actuelle». Lors de leur mouvement, les redresseurs ont jugé l'actuelle direction du parti «illégitime» et la déclarent coupable d'avoir «enfreint les statuts et règlement intérieur dans la gestion du parti, et de ne pas disposer d'une vision et d'une ligne politique claire», et de s'être «détournée de la ligne authentique du FLN sur les plans politiques et réglementaires». Le mouvement de redressement a, dans un communiqué de presse, «réitéré son attachement au message du FLN et au contenu de son communiqué rendu public le 29 janvier dernier, portant les propositions pour le règlement de la crise multiple dans laquelle est entrain de se débattre le parti». Son porte parole, Mohamed Seghir Kara, dénonce aussi, «les comportements du secrétaire général et ses déclarations unilatérales, contraires aux principes du parti, qui ont provoqué l'opinion publique et suscité la crise». D'autre part, le mouvement de redressement du FLN, a démenti les accusations de Belkhadem de «complot et de course pour les postes et avantages», en les retournant contre lui. «Si Belkhadem refuse la légitimité historique d'un côté, et d'un autre côté, la démocratie au sein du parti et piétine le statut et règlement intérieur, et refuse le dialogue avec les militants, de quelle légitimité peut-il se prévaloir pour diriger le parti ?», s'est interrogé le communiqué des redresseurs. Enfin, le mouvement de redressement réaffirme son «soutien au dialogue sérieux et à la transparence pour le règlement de la situation désastreuse du parti», et «dénonce les manœuvres éhontées de Belkhadem visant à avorter l'initiative de dialogue et tromper l'opinion publique, prétextant du chantage et du refus de dialogue du mouvement de redressement». Enfin, pour la direction du parti, le sort des militants du Front de libération nationale (FLN) ayant constitué un mouvement de redressement, sera connu lors de la session extraordinaire du Comité central, prévue le 30 juillet prochain, comme l'a annoncé vendredi à Alger le secrétaire général du FLN, M. Abdelaziz Belkhadem.