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Les retards dans l'exécution des projets risquent d'engendrer des perturbations L'alimentation des régions du Sud en électricité toujours problématique
Ainsi, la puissance moyenne appelée (PMA) a atteint un nouveau record de 7 718 mégawatts (MW) le 24 août 2010, en hausse de 6% par rapport à la PMA maximale pendant l'été 2009. Cette situation fait craindre de nouveaux délestages cette année. Des craintes qui ont poussé le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, à rassurer quant aux capacités de la Société nationale de l'électricité et du gaz à couvrir la demande grandissante en électricité. Le passage du ministre jeudi dernier à l'Assemblée populaire nationale a d'ailleurs été l'occasion pour lui de réaffirmer que l'électricien national «a pris toutes les précautions pour satisfaire les besoins du marché national et des citoyens en électricité» durant l'été où la demande est très forte et «entreprend des investissements pour assurer un équilibre entre la demande et l'offre». Il faut rappeler dans ce sens que la puissance électrique installée est passée de 568 MW en 1962 à plus de 11 325 MW. Aussi, 8 nouvelles centrales électriques, d'une puissance totale de près de 5 000 MW, viendront d'ici 2015 consolider le réseau interconnecté du nord du pays et une capacité additionnelle d'environ 4 500 MW sera réalisée sur la période 2016-2020. Toutefois, le président-directeur général du groupe énergétique public Sonelgaz, Noureddine Bouterfa, a reconnu la semaine dernière sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale que certains problèmes pourraient survenir dans certaines régions du Sud, lesquelles viennent de bénéficier d'une nouvelle réfaction de 50% sur les factures d'électricité au profit des ménages et des agriculteurs dans les limites d'une consommation de 12 000 kW annuellement. Selon le premier responsable du groupe Sonelgaz, les conditions climatiques extrêmes dans cette partie du pays, et où les températures peuvent atteindre, voire dépasser les 45°C en été et où le recours à la climatisation est essentiel, pourraient induire des incidents ponctuels. Il s'agit notamment de Biskra, Touggourt et El Oued, qui ont connu l'été dernier d'importantes perturbations du réseau électrique suite aux intempéries et où «la situation sera tendue, au moins jusqu'au 10 juillet». M. Bouterfa a précisé dans ce sens qu'il pourrait y avoir «des perturbations dues à un retard dans l'entretien des lignes qui sont situées dans la région de Hassi Messaoud et dans la mise en place de certains projets». Des retards dus essentiellement, selon lui, à la levée tardive des oppositions et aux contraintes douanières. Or, cette situation relance la question de l'approvisionnement des régions du Sud en électricité et dont les interruptions successives provoquent la colère des populations. A titre d'exemple, les habitants de Sidi Okba, dans la wilaya de Biskra, se sont rassemblés la semaine dernière devant le siège de la daïra pour protester contre les coupures d'électricité. Il faut cependant reconnaître que le groupe énergétique public a déployé d'importants efforts afin d'assurer un approvisionnement en continu des régions du Sud, d'autant que les pouvoirs publics affichent clairement leur volonté d'améliorer les conditions de vie de ces populations, de renforcer leur sédentarisation et de valoriser l'investissement dans la région. Ainsi, du côté des capacités de production, la puissance installée du parc de production d'électricité dans le Sud passera de 465 MW à 768 MW à l'horizon 2020. Sans oublier qu'une capacité additionnelle de l'ordre de 365 MW en énergie solaire sera installée par SPE à l'horizon 2020 à raison de 10 MW, en 2013, et 50 MW par an à partir de 2014. Par ailleurs, les réseaux isolés de la région Sud ont connu un renforcement de leurs capacités installées. Les capacités additionnelles ont essentiellement bénéficié aux localités de Tindouf, Béni Abbès, El Goléa, Bordj El Haouès et Talmine ainsi que le transfert et la mise en service de la centrale diesel de Béchar vers Tamanrasset. Du côté des réseaux de transport, le groupe Sonelgaz prévoit la mise en service en 2012 de la dorsale 400 KV Nord-Sud et qui sera constituée de trois postes, à savoir Hassi Messaoud, Hassi R'mel et Oued El Abtal, qui vont relier le réseau Sud au réseau Nord à travers la liaison Hassi Messaoud-Hassi R'mel-Bir Ghebalou- Oued El Abtal-Hassi Ameur. Le solaire en alternative Le projet phare reste toutefois le projet de la centrale hybride de Hassi R'mel, laquelle combine deux ressources abondantes dans la région, le soleil et le gaz. Cette centrale, entrée récemment en exploitation, avec une production électrique de 150 MW, dont 120 MW produits à partir du gaz et 30 MW par l'énergie solaire, est d'ailleurs connectée au réseau électrique national. Cette opération pilote sera suivie d'autres projets, à l'image du projet de la centrale hybride solaire CSP/gaz combinée à Meghaïr pour une capacité installée de 470 MW dont 70 MW pour la partie solaire, et celui de la centrale hybride de Naâma. Une dynamique qui relance d'ailleurs l'alternative du solaire pour l'alimentation en électricité des foyers du Sud. Rappelons dans ce sens qu'à la fin des années 1990, Sonelgaz a réalisé un programme d'électrification rurale au moyen de l'énergie solaire photovoltaïque, financé sur dotations de l'Etat, au profit de 1 000 foyers répartis sur 4 wilayas du Grand-Sud, à savoir Tamanrasset, Adrar, Illizi et Tindouf. L'opération devrait être relancée dans le cadre du programme national de développement des énergies à l'horizon 2030, au profit de villages du Grand-Sud et des Hauts-Plateaux, notamment dans les wilayas de Tlemcen, Tissemsilt, Saïda, Sidi Bel Abbès, El Bayadh, Naâma, M'sila, Batna, Tébessa, Ghardaïa, El Oued et Tamanrasset. Les foyers seront équipés grâce à ce nouveau programme de kits individuels d'une capacité variant entre 1 et 1,5 kW par foyer. Les coûts des équipements restent peu élevés, grâce aux subventions publiques prélevées sur le compte du fonds national des énergies renouvelables financé par la ponction de 1% des recettes pétrolières. Le groupe Sonelgaz prévoit de développer l'industrie du photovoltaïque via sa filiale Rouiba éclairage devant être opérationnelle en 2013, ainsi que la création d'une unité de fabrication de silicium. Notons enfin que le programme national de développement des énergies renouvelables se fixe pour objectif d'installer une puissance d'origine renouvelable de près de 22 000 MW entre 2011 et 2030 dont 12 000 MW seront destinés à couvrir la demande nationale de l'électricité et 10 000 MW à l'exportation. M. R.
