«Cette première conférence nationale est la seconde étape dans un processus d'évaluation des réformes engagées dans le secteur de la santé», annonçait, hier, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière Djamel Ould Abbes, à l'ouverture de la première conférence nationale pour le développement des services hospitalo-universitaires. La première étape s'étant soldée, comme il l'affirme, après le constat «d'instabilité et de précarité», par l'établissement de textes juridiques des profils et carrières des travailleurs du secteur. «Aujourd'hui, il y a quinze décrets exécutifs fixant les profils et carrières. Cela va de l'enseignant au médecin spécialiste en passant par les sages-femmes. Il y a quinze décrets exécutifs portant leurs régimes indemnitaires. Cela servira comme un ancrage pour ces corps de métiers. Nous allons envisager l'avenir avec optimisme, clarté et visibilité», poursuit-il. De son côté, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, résume la démarche de l'organisation de ces deux journées de conférence comme une manière «d'étudier les moyens d'améliorer la prestation du secteur de la santé». La rencontre, qui se veut un espace de concertation et de dialogue, regroupe les directeurs de santé publique et les chefs de service des structures de santé qui sont priés de discuter, d'échanger et de présenter des recommandations pour améliorer la qualité de service de ces entités et le système de santé en général. Pour ces journées, cinq ateliers ont été organisés par spécialités, à savoir pour les spécialités médicales, chirurgicales, les sciences fondamentales, la chirurgie dentaire et le dernier réservé à la formation pour les besoins du Sud. Revenant sur l'évolution du secteur depuis l'indépendance et rappelant le rôle majeur joué par les «anciens enseignants», Ould Abbes met en relief le maillage national constitué de onze facultés de médecine, pharmacie et chirurgie dentaire, quinze établissements hospitaliers universitaires, trente-deux établissements hospitaliers de santé publique. Se confondant en éloges devant les participants, les chefs de service et les directeurs d'établissement de santé, le ministre déclare : «Vous avez su former des personnels médicaux et paramédicaux qualifiés pour le bon fonctionnement de 9 387 structures de santé», avant de reconnaître l'existence de «quelques fêlures» dues essentiellement au flux de formation et le déséquilibre formation/besoins ; la normalisation des services de santé ainsi que les profils et filières de formation. Sur ce dernier point, M. Harraoubia était intervenu auparavant d'une manière virulente : «Je suis convaincu que nous avons une ressource humaine exceptionnelle. Je ne supporte plus les critiques qui nous sont faites (sur la mauvaise qualité de la formation) sur Facebook ou sur Twitter. On dit çà et là que la formation est obsolète, qu'il y a un déficit en encadrement. Je ne peux me taire. Vous êtes la crème de la société, et si l'on remet en cause le sommet, que doit-on dire de la base !» Durant ces deux journées de conférence (29 et 30 juin 2011), beaucoup sera dit sur la qualité de la formation, le cursus et les moyens matériels, humains et de gestion qui devront être mis en place pour assurer un meilleur fonctionnement du système de santé national. Les problématiques proposées portent essentiellement sur l'adéquation formation/besoins, l'organisation et la normalisation des terrains de formation et de soins et le développement de la recherche dans les services hospitalo-universitaires. S. A.