Les prix du pétrole rebondissaient nettement, hier, en cours d'échanges européens, les investisseurs profitant de la baisse de la veille et d'un accès de faiblesse du dollar pour effectuer des achats à bon compte, mais la prudence restait de mise sur fond de crise persistante de la dette en zone euro.A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre s'échangeait à 116,84 dollars en fin de matinée, en hausse de 79 cents par rapport à la clôture d'avant-hier lundi. A New York, le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en août progressait de 84 cents à 96,77 dollars. «Ce sont des échanges qui se tiennent dans une fourchette limitée», a observé Rich Ilczyszyn, de Lind-Waldock. Le baril avait abandonné 1,31 dollar avant-hier lundi, sous la pression des inquiétudes entourant la crise de la dette en Europe et du raffermissement du dollar qui avait suivi. Tandis que l'enlisement des discussions aux Etats-Unis pour un relèvement du plafond de la dette du pays contribuait à peser sur le billet vert, la dépréciation de la monnaie américaine rendait plus attractifs les achats de pétrole, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises. Cela permettait aux cours du baril de reprendre leur souffle au lendemain d'une séance qui les a vu perdre plus de 1,20 dollar à Londres comme à New York. «On assiste à un retour à la normale sur les marchés, l'appétit pour les actifs jugés risqués (dont le pétrole, ndlr) réapparaît, et se traduit par la bonne tenue des places boursières et la baisse du dollar, ce qui profite aux prix du brut», observaient des analystes. Le marché est également soutenu, hier, «par la perspective d'une nouvelle chute des réserves de brut aux Etats-Unis» lors de la semaine achevée le 15 juillet, un signe de nature à rassurer les opérateurs sur la solidité de la consommation américaine, ajoutait l'un d'entre eux. Le Département américain de l'Energie (DoE) devrait faire état d'une baisse de 1,2 million de barils des stocks américains de brut, ces derniers ayant déjà baissé de plus de 18 millions de barils sur les six semaines précédentes. Néanmoins, les marchés ont resté, hier, sans grande direction en l'absence de nouvelles macroéconomiques et géopolitiques majeures. R. E.