Le Conseil des ministres tunisien a enregistré mardi la «gravité du sabotage» du gazoduc Enrico-Mattei entre l'Algérie est l'Italie via le territoire tunisien depuis près de 30 années. Présidé par M. Foued Mebazaa, président de la République par intérim, le Conseil des ministres a enregistré «la gravité du sabotage» du gazoduc entre l'Algérie et l'Italie en passant par le territoire tunisien, appelant «toutes les parties politiques et sociales et les médias à assumer leurs responsabilités, avec l'armée et les forces de sécurité, dans la lutte contre les actes criminels et leurs instigateurs», a indiqué le porte-parole du Conseil des ministres, Tayeb Bakouche. L'Algérie approvisionne l'Italie en gaz naturel depuis 1983 à travers trois gazoducs Transmed reliant l'Algérie à la Sicile (Italie) via la Tunisie sur 775 kilomètres. Le ministère tunisien de l'Intérieur avait annoncé qu'une explosion s'était produite mardi sur un gazoduc algéro-italien, sur la partie traversant la Tunisie, sans faire de dégâts humains et matériels. «L'explosion, qui pourrait probablement être un acte de sabotage, a eu lieu au niveau du village de Bouachira dans le gouvernorat de Zeghouan», a indiqué le ministère dans un communiqué. La même source a par ailleurs relevé, sur la base d'un constat effectué sur le terrain en présence de représentants du ministère public, «qu'un acte criminel pourrait être à l'origine de cette explosion», ajoutant que des recherches se poursuivent «à un rythme accéléré» pour identifier les commanditaires de cet acte et les arrêter. Selon une source du ministère tunisien de l'Industrie et de la Technologie, les premiers éléments dont dispose SERGAZ, qui a dépêché une équipe technique sur les lieux de l'incident, cet acte de sabotage, commis aux environs de la localité de Bent Jedid (entre Bouficha et Zaghouan), n'a engendré ni dégâts humains ni matériels significatifs.La multiplication des incidents a fait sortir le Premier ministre tunisien de ses gonds. Dans un discours à la nation, prononcé le 18 juillet passé, M. Caïd Essebsi a lancé des accusations contre «des parties que tout le monde connaît». M. Béji Caïd Essebsi a aussi affirmé que certains médias contribuent à l'incitation à la violence et ne recherchent que le sensationnel.La Tunisie connait une transition difficile avec une situation qui rappelle celle de notre pays à la fin des années 1980. Tous les partis ont raison et tous ceux qui ne sont pas du même bord sont des ennemis et pas des adversaires. A cela s'ajoute la montée de l'insécurité et une situation des plus difficiles à la frontière avec la Libye. A.E./agences