Photo : Riad Par Salah Benreguia Le ministère du Commerce, un département censé réglementer et surveiller les différentes catégories du marché et, par ricochet, les prix de divers produits, n'a pas trouvé mieux, afin de mettre fin à cette envolée spectaculaire, mais régulière des prix, que… d'accuser les consommateurs d'en être à l'origine. Son premier responsable, en l'occurrence Mustapha Benbada, a eu cette surprenante analyse concernant l'envolée des prix des produits agricoles à la veille du mois sacré : le comportement des consommateurs qui s'approvisionnent en quantité de denrées alimentaires supérieures à leurs besoins durant cette période pousse à la hausse les prix. Hier, lors d'une visite effectuée au marché d'El Harrach, ouvert récemment, et celui des Eucalyptus dédié aux fruits et légumes, le ministre du Commerce a fait savoir que les consommateurs créent par leurs fortes demandes une situation dont profitent les commerçants qui augmentent les prix, d'autant plus que le marché des fruits et légumes obéit parfaitement à la règle de l'offre et de la demande. «La tendance a toujours été à la hausse une semaine avant et une semaine après le début du Ramadhan, mais les prix reviennent à la normale une fois la deuxième semaine entamée», a ajouté le ministre. Pour cela, la même source recommande la modération aux consommateurs. Autrement dit, ne pas s'affoler en achetant l'approvisionnement d'un mois en une seule journée, mais de faire le marché au jour le jour, en attendant la mise en service des marchés de gros et de proximité. En effet, M. Benbada a indiqué que la spéculation est alimentée par les circuits irréguliers qui échappent au contrôle. «Les marchés de gros des produits agroalimentaires sont appelés à concentrer l'offre en denrées alimentaires», a-t-il ajouté. Ce dernier a souligné que «son département est disposé à accompagner d'autres communes de la capitale, qui veulent réaliser des marchés similaires, et à contribuer aux montages financiers de nouveaux projets». Par ailleurs, le ministre a relevé l'importance de ces deux infrastructures dans l'approvisionnement de plusieurs wilayas de la région centre du pays, d'autant qu'elles contribuent à «la promotion de l'activité commerciale, l'approvisionnement régulier du marché et la création d'emplois» dans leurs zones d'implantation. Dans le même sillage, le premier responsable du secteur du Commerce a jeté la balle dans le camp de son homologue de l'Intérieur à propos des marchés qui se créent d'une manière anarchique dans les cités et sur les trottoirs. Puisqu'il s'agit d'un phénomène qui touche à l'ordre public, il appartient aux services du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales d'en faire face, arguera-t-il plus loin.