Photo : Riad Par Badiâa Amarni C'est encore la folie des prix au niveau des marchés des fruits et légumes. En ce premier jour du jeûne censé être de piété et de pardon, les prix ont augmenté de façon signifiante à en donner le vertige à plus d'un, notamment les citoyens aux bourses moyennes. Notre virée au marché «Tnach» à Belcourt nous a permis de constater de visu la cherté des fruits et légumes, y compris les plus indispensables aux repas du Ramadhan. Ainsi, l'oignon, le roi de la marmite, qui faisait 30 DA il y a seulement quelques jours, a atteint les 40 à 50 DA le kilogramme, de même que pour la pomme de terre qui est affichée au même prix. Déjà à l'entrée du marché, chez certains marchands ambulants réputés pour vendre moins cher que les autres commerçants, la carotte affichait 90 DA, le poivron, le piment et la laitue 100 DA, les navets 130 DA, la courgette et la tomate 80 DA, l'aubergine entre 50 et 70 DA, la betterave 50 DA, et le haricot vert 160 DA ! Ces prix considérés excessifs par les citoyens qui avouent ne rien comprendre à cette situation, ne sont guère justifiés puisque ces légumes sont de saison. Idem pour le raisin dont le prix est cédé à pas moins de 130-140 DA le kilo. La pêche est vendue entre 100 et 140 DA, la nectarine entre 140 et 180 DA selon la qualité, et la banane entre 120 et 150 DA. Les pommes, elles, voient leur prix varier entre 80 et 180 DA. Les dattes, quant à elles, très consommées pendant le mois du carême, sont vendues entre 320 DA et 420 DA le kilogramme !Du côté des viandes, c'est aussi la flambée ! 1 005 DA est le prix du kilo de viande de l'agneau et 1 100 DA celle du veau. Même le poulet s'est envolé puisque le prix d'un kilo est cédé entre 340 et 380 DA le kilo quand il est vidé, et à 260 DA le kilo lorsqu'il est non vidé (avec ses tripes). Nous nous arrêtons sur cette pratique qui est illégale puisqu'il est interdit de vendre le poulet non vidé. L'on s'interroge alors où sont les agents de contrôle, puisque cette pratique illégale demeure toujours alors que la réglementation est entrée en vigueur depuis près d'une dizaine d'années. Nombreux étaient les citoyens «effrayés» par ces prix qui se sont rabattus sur la viande congelée. D'ailleurs au niveau du boucher du marché «Tnach», une grande chaîne s'est formée. Le prix du kilo est de 560 DA. Ceux qui veulent de la viande hachée peuvent demander au commerçant de hacher le morceau choisi. Une fois pesé, il peut être haché pour ce même prix. Les citoyens ne savent plus où donner de la tête devant une telle situation. «C'est la saignée», nous dira une ménagère venue s'enquérir des prix par curiosité. Elle nous confie qu'elle a déjà fait ses emplettes il y a une semaine où c'était encore abordable. Mais, souligne-t-elle, «les provisions que j'ai déjà achetées vont être épuisées et je serais rattrapée par la folie des prix actuels». «Allah Yestar», nous lance-t-elle avant de partir avec l'espoir de voir tous ces prix baisser. Un autre retraité abordé nous a dit que cette situation est engendrée par le laisser-aller total des autorités concernées. En attendant que la situation redevienne normale, chose dont doutent les citoyens qui disent que de plus en plus les prix stagnent à des seuils élevés, les autorités concernées doivent faire preuve de fermeté pour juguler les prix et permettre aux citoyens de jeûner dans la dignité loin de toute spéculation, voire d'arnaque.