Les Etats-Unis ne seront pas en faillite, un accord relatif à la dette ayant été trouvé à la dernière minute, et les divergences entre Démocrates et Républicains dissipées. Cela éviterait au pays un défaut de paiement. Est-ce pour autant que la question de l'économie américaine ait été définitivement réglée ? Pas tout à fait. C'est l'économie du pays qui pose désormais problème, commentaient les analystes de Commerzbank, cité par des médias. Et, d'évidence, une telle situation n'est pas sans conséquence sur les marchés pétroliers. Hier, en cours d'échanges européens, les cours du pétrole se sont légèrement repliés, affectés par un regain d'inquiétude sur la vigueur justement de la reprise économique mondiale alimentée par les déboires de l'économie américaine, malgré l'accord sur le plafond de la dette du pays. Au tableau des indices pétroliers, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en septembre s'échangeait à 116,60 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 18 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance cédait, lui, 46 cents à 94,43 dollars. Le baril du brut avait atteint, il y a quelques jours, 119 dollars, dans un contexte économique instable marqué, il est vrai, par des incertitudes qui pesaient (et pèseraient) sur la gestion de la dette américaine mais également par la crise en Grèce et par la situation en Libye. Les marchés resteront toujours attentifs à l'évolution des choses aux Etats-Unis, le compromis scellé dimanche soir entre la Maison-Blanche et les chefs des deux partis du Congrès demeurant fragile. On sait que le texte devait encore être approuvé par le Sénat, hier après après-midi, juste avant la date limite fixée par le Trésor pour éviter une situation de défaut de paiement. Mais si le marché s'attend à ce que le Sénat adopte le projet sans encombre, de nombreux observateurs craignent toujours que cet accord n'empêche pas une dégradation de la note AAA des Etats-Unis - la meilleure possible - par les agences de notation. Et, surtout, la reprise de la première économie mondiale montre de plus en plus de signes d'essoufflement, comme l'ont montré vendredi dernier les chiffres de la croissance au cours du deuxième trimestre. Lundi, la publication de chiffres montrant un net ralentissement de l'activité manufacturière en juillet a alimenté les craintes dans un marché particulièrement anxieux avant la diffusion vendredi du très important rapport officiel sur l'emploi et le chômage aux Etats-Unis. «Une situation alarmante ? Avec une activité manufacturière qui montre également des signes d'essoufflement au niveau mondial, et notamment en Chine, il y a une brise de retour en récession dans l'air (...), de mauvais augure pour la demande en matières premières, notamment énergétiques», prévenait David Hufton, analyste, repris par des médias. La faiblesse de la demande mondiale, couplée à une offre solide, devraient ainsi peser sur les prix du brut à cours terme, estimait l'analyste. La demande mondiale devrait se reprendre, en 2012, une échéance qui divise cependant l'Agence internationale de l'énergie (AIE) et de l'Opep. Les deux organisations ont fourni récemment des chiffres, pas tout à fait les mêmes sur la demande pétrolière mondiale. Y. S.