L'émission hebdomadaire «Fi el wadjiha» de la radio Chaîne I a accueilli hier M. Ould El Hocine Mohamed Cherif, président de la Chambre nationale d'agriculture (CNA), qui s'est exprimé sur un certain nombre de questions relevant de son secteur. D'emblée, l'invité de la radio a avancé des chiffres pour démontrer l'évolution du secteur de l'agriculture à la lumière du PNDA (plan de développement agricole). Selon lui, la production agricole a enregistré des avancées importantes grâce aux efforts consentis par l'Etat et les fellahs, mais beaucoup reste encore à faire car les capacités de production nationales ne sont pas toutes engagées. Ould El Hocine indique que «le PIB [produit intérieur brut] agricole a atteint 9 milliards de dollars, et bien que l'Algérie continue d'importer certains produits avec une facture de plus de 4 milliards de dollars, il n'en demeure pas moins que les deux tiers de la consommation algérienne provient de la production nationale». Et de rappeler qu'«aucun pays au monde ne peut satisfaire totalement à ses besoins dans le domaine agricole». Le gros des importations algériennes dans ce domaine concerne les huiles végétales, le sucre, le café, les céréales et le lait. «L'Algérie compte parmi les rares pays au monde qui consomment des légumes frais qui arrivent à maturité naturellement», a-t-il soutenu encore. A propos des céréales et du lait, produits qui connaissent un déficit en production, le président de la Chambre d'agriculture a affirmé que «nous sommes en train d'examiner la situation avec le ministère de tutelle pour parvenir à des solutions efficaces». Concernant la flambée des prix des produits agricoles, Ould Hocine dira que «son secteur, et en collaboration avec le ministère du Commerce, est en train d'étudier le dossier et mieux organiser le marché». Car «la désorganisation de ce dernier se répercute sur le consommateur, et quand bien même le fellah vend à des prix abordables, la spéculation fait que ces prix augmentent et se multiplient par deux ou trois», signale le président de la CNA. Comment assurer la sécurité alimentaire et réduire l'indépendance vis-à-vis de l'étranger ? L'hôte de l'émission répond en disant que cela ne sera possible qu'à travers l'intensification des efforts et l'implication de la collectivité nationale. Il faut aussi, suggère ce dernier, que «les banques jouent leur rôle car, actuellement, le système financier est absent des investissements agricoles». Et de déplorer le fait que «la banque BADR [Banque de développement agricole] soit sélective avec les agriculteurs». Pis, «cet établissement a complètement négligé le secteur agricole au profit des autres secteurs. N'ayant pas joué convenablement son rôle, le président de la CNA propose la révision du règlement intérieur de cette banque et de se mettre autour d'une table pour discuter de ce problème», suggère le premier responsable de la Chambre d'agriculture. Interrogé sur le projet d'importation de génisses, l'invité de l'émission a rappelé que les sorties sur le terrain à travers le monde, le Canada, l'Europe et même la Nouvelle-Zélande, ont été multipliées, mais ce qui était disponible sur ces marchés ne correspondait pas à nos besoins. «Nous essayons de ce fait de conjuguer nos efforts avec le centre national d'insémination artificielle pour produire localement ces génisses.» Et d'annoncer que l'Algérie est en phase de conclure un accord avec des professionnels canadiens pour collaborer avec nous sur ce dossier. Enfin, et à propos des prix de référence du blé, Oud El Hocine a déclaré que les préoccupations des professionnels ont été prises en charge et que ces prix seront annoncés bientôt par le gouvernement. B. A.