La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a appelé à faire passer par la voie référendaire la prochaine révision constitutionnelle annoncée et indiqué qu'elle n'est pas contre la limitation de mandat mais de sa révocabilité, qu'il s'agisse de l'élu local ou du président de la République. Intervenant lors d'une conférence de presse, hier, à la suite d'une réunion de son secrétariat politique, la SG du Parti des travailleurs a réitéré la demande de mise en place d'une assemblée constituante souveraine afin de soutenir des mesures hardies, visant à mobiliser les citoyens en vue d'organiser la résistance contre les pressions et injonctions des institutions internationales, ayant pour but de mettre la main sur les richesses du pays et, de là, sa désintégration. Après avoir abordé la situation du pays et du monde sur le triple plan politique, économique et social, elle a focalisé l'attention sur le vent de résistance au système capitaliste mondial en Amérique latine, notamment en Bolivie, et surtout le soutien qui a été manifesté par les pays de la région au président Evo Morales pour les 26 décisions de nationalisation, avant de relever le besoin de notre pays pour ce genre de coalition en vue de prendre des mesures souveraines face aux dangers extérieurs et aux velléités de désintégration. En Algérie, Mme Hanoune a fait remarquer que la situation économique et sociale a subi de plein fouet les répercussions de la crise mondiale, en ce sens que la facture alimentaire a augmenté de 64%. Il est vrai que le gouvernement a pris des mesures pour le soutien au pouvoir d'achat mais elles se sont évaporées par l'inflation importée. Ces mesures sont insuffisantes à cause de la spéculation également, a-t-elle dit, avant d'ajouter que la rentrée sociale sera indéniablement difficile. Pour cause, il y a 3 millions d'enfants démunis et autant de familles. S'agissant du dossier des privatisations, la SG du PT a noté un concentré de contradictions entre les mesures courageuses, évoquées par le président de la République lors de son discours devant les P/APC, le 27 juillet dernier, et les taxes injustifiées, dont celle touchant l'achat des véhicules neufs. «Inacceptable et injustifiée», a-t-elle qualifiée cette dernière, arguant que notre pays ne manque pas d'argent et de liquidités dont la Banque centrale ne sait quoi faire. Et ce, avant de s'insurger contre la hausse de 300% des salaires des députés qu'elle juge «scandaleuse», se disant «très en colère» et s'indignant que cela intervienne avec effet rétroactif à partir de janvier 2008. Elle s'est dit satisfaite que la loi des finances pour 2009 n'en prévoit pas mais, au contraire, elle réserve une enveloppe pour le soutien permanent à plus de 900 entreprises. Sur ce chapitre, elle déplore l'absence d'un débat sur le bilan des privatisations, tout en relevant la bipolarité de la décision, en ce qui concerne ce chapitre. Les déclarations d'Ahmed Ouyahia au sujet de la poursuite des reformes poussent à l'interrogation d'après Mme Hanoune qui dira craindre le pire en ressuscitant les années 2004 et 2005 marquées par les liquidations des entreprises. Il s'agit pour elle de poursuivre la prise de mesures dans le sillage de celles qui concernent le plafonnement à 49% de la cession d'actifs des entreprises aux étrangers. A. R.