Comme prévu, et donc sans surprise, le parti de Louisa Hanoune approuve et soutient les amendements de la Constitution. Encore mieux, la première dame du PT qualifie ces amendements d'“avancée démocratique”, et surtout ce qui a trait à l'article 74 de l'actuelle Constitution qui limite à deux le nombre de mandats possibles pour le président de la République. Cette dernière estime, et c'est la première fois qu'elle le déclare depuis 1996, que “l'article 74 était une régression en matière d'ouverture politique”. Elle appuie ses dires en arguant que la Constitution de 1996 était conjoncturelle et qu'elle était conçue dans des conditions d'insécurité et d'instabilité. “Peu importe le nombre de mandats, l'essentiel est de rétablir le principe de la révocabilité qui consacre la pratique démocratique”. Or, ledit principe de révocabilité cher à Louisa Hanoune n'est pas prévu dans la révision constitutionnelle projetée par le chef de l'Etat, et cela ne semble pas la gêner outre mesure. Bien qu'elle qualifie l'actuelle Assemblée nationale d'“illégitime”, de “fantoche” et encore pire de “danger pour la nation algérienne”, Louisa Hanoune dit approuver le choix du chef de l'état de faire adopter ces amendements de la Constitution de 1996 par les deux Chambres, sans passer par la voie référendaire. En réponse à un confrère qui lui a rappelé ces qualificatifs peu élogieux envers l'Assemblée nationale, la porte-parole du PT, un peu gênée, dit que son parti “prend acte des explications du président de la République de passer par les deux Chambres” et soutient que sa formation est “positive et ne peut être indifférente à la révision de la Constitution”. À l'issue de son conseil national, le PT a opté officiellement pour cette révision et ses députés vont donc voter favorablement pour ce projet. Il est à relever que Louisa Hanoune, lors de cette conférence, a souvent répété que cette décision de soutenir le projet du président de la République est “un choix souverain” et qu'il a été l'objet d'une large concertation au niveau de toutes les instances de sa formation. Cela est censé laver le PT de toute subordination et affirmer son indépendance et son autonomie dans la prise de décision. Mourad Belaïdi