Photo : M. Hacène Par Hassan Gherab La wilaya de Souk Ahras, à l'est du pays, a des structures sanitaires de proximité. Elles sont équipées et opérationnelles. Mais cela ne veut pas dire qu'elles fonctionnent de manière optimale. Ces infrastructures souffrent en fait d'un déficit en encadrement médical et administratif. Et l'information est livrée par la Direction de wilaya de la santé et de la population (DSP) citée par l'APS. Selon cette direction, les établissements publics hospitaliers et les établissements sanitaires de proximité, créés depuis 2008 à travers la wilaya, sont actuellement gérés par des chargés de mission désignés parmi les médecins, les paramédicaux et les agents administratifs qui y travaillent. «Faute de cadres et de publication des textes définissant les règlements intérieurs et la classification de ces établissements», ces structures n'ont pu, jusque-là, avoir l'encadrement nécessaire pour qu'elles puissent mener à bien la mission qu'elles sont censées remplir. La DSP fait également état d'un «manque criant» en agents paramédicaux spécialisés en radiologie, de sages-femmes et de laborantins, ce qui se répercute «négativement» sur la couverture sanitaire notamment dans les zones éloignées. La direction a chiffré le déficit et soutient que la wilaya a besoin de 320 paramédicaux pour combler tous les postes à pourvoir. Il est vrai que des réalisations ont été accomplies et du personnel est recruté. Mais il ne sert absolument à rien de construire des structures sanitaires si au final elles doivent tourner à vide. N'est-il pas plus judicieux de renforcer les structures existantes et optimiser leur exploitation que de débourser des sommes faramineuses juste pour pouvoir s'enorgueillir d'avoir construit des hôpitaux, des cliniques et des centres médicaux de proximité qu'on alignera sur un bilan alors que dans la réalité la prise en charge des malades pose toujours problème partout en Algérie ? La Radio algérienne a rapporté, dans un de ses reportages, l'histoire de cette clinique dont le portail est fermé jour et nuit parce qu'elle n'a pas de gardien. Et quand on frappe à la porte, c'est la médecin-chef elle-même qui vient ouvrir. La clinique n'a évidemment pas plus d'ambulance. Et ce n'est pas un cas isolé. On est bien content qu'un centre «mère et enfant» de 120 lits soit en voie d'achèvement à Souk Ahras et que deux hôpitaux soient en chantier à Taoura et à M'daourouch. Mais le mieux sera qu'ils soient bien et totalement exploités. Autrement, il aurait mieux valu consacrer les budgets alloués au recrutement des personnels pour les structures déjà opérationnelles que de construire de nouvelles qui ne feront au final que grossir le nombre de bâtiments inutiles. Et il en existe en Algérie. Des dispensaires, salles de soins et autres polycliniques qui sont censées soulager les hôpitaux, sont en léthargie. La santé en général et celle de proximité en particulier ne sont pas discours et chiffres qu'on étale sur un bilan mais un grand chantier qui attend toujours d'être réellement pris en charge