De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani La délégation dépêchée expressément il y a trois jours par la direction du FLN pour préparer la tenue de l'université d'été du parti à Annaba a donné lieu à une levée de boucliers de centaines de militants de la région affiliés aux deux courants dissidents de la mouhafada. Ces derniers ont promis les feux de l'enfer aux participants à cette rencontre parce que n'ayant pas été contactés ou consultés par ladite délégation conduite par le trio Belayat-Zahali-Djouhri, de grosses cylindrées du vieux parti. La délégation, qui a pris attache avec le sénateur mouhafad déchu, Zitouni Mohamed-Salah, ignorant superbement redresseurs et dissidents, n'a pas du tout évoqué la situation qui prévaut au sein des structures du parti dans la wilaya de Annaba préférant s'occuper uniquement des préparatifs du rendez-vous du 7 septembre prochain. Un rendez-vous «explosif» puisque les partisans du sénateur mouhafad se trouveront en minorité face à une dissidence forte de dix-neuf kasmas, neuf présidents d'APC sur les onze que compte la wilaya et tous les mécontents de la vieille formation regroupés sous l'appellation de redresseurs. Le chef de file de la dissidence, M. Bendjedid Mohamed Chérif, qui a contacté la délégation et discuté avec les trois hauts responsables à Annaba pour essayer de les convaincre de régler d'abord les différends qui minent le parti, n'a visiblement pas réussi dans sa démarche. Très déçu par la tournure des événements, il nous a déclaré hier que si lui et certains de ses militants restent fidèles à la direction du parti et se conforment à ses décisions, il ne peut pas dire autant de la majorité qui n'arrive pas à comprendre ce type de comportements et donc des débordements sont à craindre d'autant plus que des militants de Souk-Ahras, d'El Tarf et de Tébessa viendront certainement pour perturber le déroulement de l'université d'été.«Cette façon de faire, cette politique de l'autruche, nous dit un président d'APC dissident, n'est pas pour apaiser ou calmer les esprits, on est en train de mettre de l'huile sur le feu et on pousse les militants à entreprendre des actions qui peuvent amener des affrontements. Je ne comprends pas comment est-ce qu'on peut se voiler la face et occulter un problème qui met en péril l'organisation de cet important rendez-vous à moins qu'il n'y ait des dessous ou des desseins inavoués.» De leur côté, les redresseurs tendance Goudjil ne veulent rien entendre et se disent prêts à en découdre avec quiconque les empêchera de participer à cette université d'été. Ils tiennent réunion sur réunion, informent et s'informent, affûtent leur stratégie et essayent de faire adhérer à leur mouvement le plus grand nombre de militants pour se présenter en force le jour J.Ce qui est sûr, c'est qu'à Annaba, cette université d'été qualifiée par certains d'université à hauts risques, ne sera pas comme les précédentes, il y a trop de dissidents, trop de mécontents et, par-dessus tout, des redresseurs déterminés.