«J'ai senti une volonté de la part du président Bouteflika pour prendre part au prochain sommet de la francophonie. Quant à l'adhésion, on souhaite que l'Algérie soit membre de la francophonie et ce serait agréable que cela se fasse au Québec […] Il appartient aux dirigeants algériens de décider de cela […] L'Algérie est déjà membre par le cœur et l'esprit.» C'est, entre autres, ce qu'a déclaré hier la ministre des Relations internationales et de la Francophonie au gouvernement du Québec, Mme Monique Gagnon-Tremblay, lors d'une conférence de presse animée au siège de l'ambassade du Canada à Alger, peu de temps après l'entrevue qu'elle a eue avec le chef de l'Etat. Une entrevue, dira-t-elle, qui a été essentiellement consacrée au volet économique mais qui n'a pas manqué d'aborder la question de la francophonie, par ailleurs objet initial de la tournée africaine qui doit ensuite mener la responsable québécoise en Tunisie, au Maroc, au Burkina Faso et, enfin, au Sénégal. A propos du prochain sommet, prévu du 15 au 17 octobre, qui coïncidera avec la célébration du 400ème anniversaire de la fondation du Québec, la conférencière annonce une rencontre marquée par le sceau du «renouveau», plus de «consensus» et avec au menu des tables rondes entre les chefs d'Etat présents. Les enjeux, notera-t-elle, sont déjà connus : il sera question de débattre de la démocratie, des droits des personnes, de la gouvernance économique, de l'élément commun des pays membres qu'est la langue, de l'environnement, plus particulièrement de la lancinante question des changements climatiques. «La francophonie n'est pas uniquement une question de langue, le tiers des pays siégeant à l'ONU sont francophones, c'est une force importante […] La solidarité doit être la base de la francophonie», a-t-elle plaidé. Pour revenir à la coopération économique entre les deux pays, la conférencière a annoncé que le Québec «est très présent en Algérie à travers ses institutions et ses entreprises depuis fort longtemps». Et de citer l'exemple de la société spécialisée dans les grands ouvrages hydrauliques SNC Lavallin qui a, à son actif, plusieurs projets dans notre pays. La conférencière informera, par ailleurs, que les deux parties ont convenu du principe d'une mission économique canadienne composée des représentants des plus importantes entreprises dans le but de se déplacer en Algérie et d'y explorer les domaines de coopération et d'investissement. Elle citera, à ce propos, les domaines ciblés de l'industrie pharmaceutique, des technologies de l'information, du secteur culturel… Et de conclure que le Québec «continuera à renforcer ses liens d'amitié avec l'Algérie et à consolider la belle coopération existant entre les entreprises québécoises et algériennes». M. C. 50 000 Algériens vivent au Québec… Ils sont 50 000 Algériens à vivre sur le sol du Québec, a annoncé hier la ministre des Relations internationales et de la Francophonie du gouvernement du Québec. Chaque année, a-t-elle ajouté, celui-ci délivre 5 000 visas pour les étudiants algériens désirant poursuivre leurs études au Canada et plus d'une centaine de bourses 'exception. La coopération entre les universités des deux pays est très dense, a-t-elle ajouté, avant d'informer que des cadres algériens de la finance sont formés par les Canadiens. M. C.