De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Les premiers parents ont commencé à défiler dans le bureau d'inscription. Munis de leurs pièces d'identité et du livret de famille, ils viennent obtenir un rendez-vous pour la circoncision de leur enfant. Constantine s'apprête à effectuer près de 2 000 circoncisions au niveau des hôpitaux retenus pour la circonstance. Ces derniers sont répartis entre les communes de Zighoud-Youcef, d'El Khroub et de Ali Mendjeli. Au chef-lieu de la wilaya, les EHS de Daksi et de Mansourah, l'hôpital El Bir, en plus des cliniques privées, devraient assurer le déroulement de cet acte chirurgical dans les meilleures conditions d'hygiène et avec un personnel qualifié. Ainsi, la traditionnelle campagne de circoncision qui se déroule durant chaque Ramadhan a été lancée cette semaine par la Direction de wilaya de la santé et de la population (DSP). A cet effet, un bureau y a été installé pour inscrire les noms des enfants à circoncire. Jusqu'à jeudi dernier, on dénombrait plus de 100 bambins sur la première liste qui sera dispatchée à travers les blocs opératoires des EPH susmentionnés et des cliniques privées. «Le parent se présente pour prendre rendez-vous. Une fiche d'orientation lui est remise pour qu'il se dirige 24 heures à l'avance au niveau de l'établissement hospitalier de sa résidence afin que son enfant y subisse des examens préliminaires», explique le directeur de la santé et de la population à Constantine, M. Dameche, indiquant que tous les moyens sont mobilisés pour mener à bien cette opération. Qui dit moyens dit notamment bloc opératoire, corps paramédical et chirurgiens. Depuis la promulgation en juin 2006 de la circulaire ministérielle se rapportant à la nécessité de considérer la circoncision comme un acte chirurgical et ce, après le drame des enfants de la commune du Khroub, la vigilance est de mise chez tous les responsables de la santé. «L'opération est centralisée au niveau de la DSP pour mieux la gérer en fonction de toutes les données et permettre ainsi aux familles de faire la fête dans de bonnes conditions», explique le directeur de la santé qui s'attend à ce que les cliniques privées répondent en masse pour épauler les hôpitaux publics.Pour l'heure, deux ont répondu à la sollicitation. Il s'agit des cliniques Ibn Rochd et El Mehdi. L'espoir est de voir les autres cliniques s'engager pour garantir un maillage optimal pour cette campagne de circoncision qui verra, selon les prévisions de la DSP, près de 2 000 enfants circoncis. «Nous sommes au début des inscriptions. Les prochains jours verront l'arrivée des listes d'associations caritatives, des bureaux des affaires religieuses», soutient M. Dameche. La circoncision prendra effet du 20ème jour du mois de Ramadhan au 30ème. Questionné si cette période sera suffisante pour la garantir à la totalité des enfants, le responsable de la santé affirmera que «vu la mobilité des blocs opératoires et aussi les moyens dont bénéficie Constantine en matière de santé, l'opération sera achevée à temps. Toutefois, s'il arrive que le nombre dépasse nos capacités durant cette période de 10 jours, car la porte restera ouverte à toutes les familles qui ne se seraient pas inscrites, ce qui fera certainement grimper le nombre d'enfants, l'opération se poursuivra après le Ramadhan».Pour rester dans ces conditions optimales d'exécution de l'acte chirurgical et respecter la capacité spécifique de chaque structure de santé quant au nombre des circoncisions à effectuer par jour afin d'éviter la douloureuse mésaventure du Khroub, la DSP entend se plier à toutes les exigences tant en termes d'hygiène que de conditions de travail des chirurgiens qui ne seront pas forcés de mettre les bouchées doubles. «C'est un acte chirurgical qui nécessite des étapes. Pour le garantir, il faut éviter la précipitation, quel que soit le nombre d'enfants. Pour ce faire, une fois la liste exhaustive établie, la Direction de la santé se chargera de faire la répartition adéquate et minutieuse entre les hôpitaux qui communiquent au préalable leur capacité journalière», insiste M. Dameche.A la question de savoir si les congés annuels - y compris ceux de la corporation médicale - qui ont coïncidé cette année avec le mois de Ramadhan n'affectent pas le déroulement de la campagne, le responsable dira que la DSP a «tout prévu». Il espère toutefois voir les cliniques se joindre à cette opération qui, au-delà de l'acte chirurgical proprement dit, demeure une action de bienfaisance qu'il s'agit de mener dans les meilleures conditions pour que plus jamais la fête ne soit transformée en drame.