Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Al-Arabi, se rendra finalement samedi à Damas pour remettre aux autorités syriennes une proposition en vue de régler la crise qui ébranle ce pays depuis plusieurs mois. La situation en Syrie va en se compliquant. Il ne se passe plus de jour sans son lot de morts et de répression. La ville de Homs, dans le centre du pays, ainsi que la région de Deraa sont le théâtre régulier de contestations populaires et de leur corollaire, la répression par les services de sécurité. Depuis plusieurs jours, la répression s'est intensifiée de nouveau à Homs où les opérations de l'armée et des forces de sécurité sont de plus en plus régulières. Cependant le choix sécuritaire du pouvoir à Damas semble avoir prouvé toute son inefficacité. La contestation n'a jamais baissé d'intensité dans son bras de fer avec le régime. Ainsi après moult tergiversations le SG de la ligue arabe se rendra à Damas pour tenter une médiation. La Syrie avait demandé, «en raison de circonstances indépendantes de sa volonté», à Nabil Al-Arabi de reporter sa visite prévue initialement mercredi à Damas. Apres toutes ces hésitations, Al-Arabi se rendra donc à Damas pour demander au président syrien Bachar Al-Assad de mettre un terme à la répression et d'organiser un scrutin présidentiel en 2014, selon une proposition de la Ligue en 12 points. Il tentera de convaincre Assad d'opter pour une pluralité effective et pour un processus de reformes politique impérieux. L'opposition syrienne qui tente de s'organiser autour de Bourhane Ghalioun, personnalité universitaire respectable, pourrait jouer un rôle probant pour une sortie de crise. Les opposants au régime en place ont estimé que l'initiative arabe appelant à l'arrêt de la répression était une «bonne base» pour résoudre la crise dans leur pays. Cependant la méfiance de Damas à l'égard d'une organisation panarabe fragilisée est manifeste. Pour les syriens l'initiative arabe est le produit de capitales arabes sous forte influence de Washington et ne peut se faire sans l'accord du parrain américain. Aux yeux de Damas la proposition de sortie crise sous le sceau de la ligue arabe fait partie, ne serait ce que partiellement, du complot étranger qu'il affiche comme argument pour justifier la répression. Selon l'ONU, les violences quasi-quotidiennes en Syrie ont fait au moins 2 200 morts depuis le début des manifestations contre le régime à la mi-mars, en majorité des civils. Le régime prétexte sa posture dure par la lutte contre «des bandes terroristes armées» et par le fait de faire face à la déstabilisation par la main de l'étranger. Pour faire pression sur la Syrie, les Etats-Unis ont annoncé récemment des sanctions commerciales très sévères. M. B.