De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar La crèche joue un rôle très important dans la prise en charge et l'éducation de la petite enfance. Les statistiques montrent que les élèves ayant fréquenté une crèche s'insèrent plus facilement à l'école et réussissent mieux dans leur cursus primaire. Avec des programmes scolaires qui se densifient d'année en année, les parents se rendent progressivement compte de l'importance de cet intermède préparatoire dans la bonne scolarité de leurs enfants. Mais l'offre reste toujours restreinte par rapport aux besoins exprimés en la matière. Faute de places suffisantes dans ces établissements spécialisés, beaucoup de parents actifs confient encore leurs petits aux grands-parents ou sollicitent les services d'une marraine.Illustration : la wilaya de Béjaïa, avec ses 52 communes, ne compte qu'une vingtaine d'établissements, essentiellement privés, agréés par la DAS (Direction de l'action sociale). A un moment donné, les pouvoirs publics avaient annoncé la création de crèches municipales au niveau de toutes les communes, mais le projet tarde encore à se concrétiser faute de financements suffisants.Lancé en 2007 dans le cadre du Fonds commun des collectivités locales (FCCL), le projet de réalisation d'une crèche municipale dans la commune d'Oued Ghir, à la périphérie de la ville du chef-lieu de wilaya, est actuellement à l'arrêt. Les onze millions de dinars, initialement alloués pour l'étude, la construction et l'équipement de cette crèche se sont avérés insuffisants pour mener l'œuvre à son terme. Dix autres projets similaires sur les quatorze initialement inscrits à travers autant de communes de la wilaya sont aussi en souffrance dans l'attente d'une rallonge budgétaire suffisante. Chose promise par le wali au cours d'une récente inspection. Seuls quatre ont été effectivement réceptionnés.Des milliers d'enfants attendent le parachèvement de cet important projet public pour faire leurs classes préparatoires. Si les grandes cités comme Béjaïa et Akbou disposent déjà de ce service public vital, beaucoup d'autres villes attendent encore l'ouverture de ce type d'espaces dédiés à l'enfance. Malgré l'existence d'une demande en nette croissance dans les petites localités comme Taskriout, Darguina, Tamridjt, Melbou, Feraoun, Tala Hamza, Chemini, Adekar ou Kherrata, ces établissements sont quasiment inexistants. S'agissant des prestations offertes, les parents ont noté une nette amélioration de la qualité de la prise en charge et des contenus éducatifs dispensés. A El Kseur, les deux crèches privées existantes assurent le transport et la demi-pension, et offrent des activités sportives et ludiques, des jeux éducatifs et des cours d'initiation à leurs charmants pensionnaires. Pour un abonnement mensuel de 4 000 dinars, les ménages, qui y ont inscrit leurs petits, se disent amplement satisfaits. Notons que des classes de préscolaire, destinées aux enfants âgés de 5ans, ont été ouvertes dans tous les établissements scolaires de la wilaya.