Plusieurs bureaux d'état civil sont à l'arrêt depuis le 19 septembre dernier. Le mouvement de grève initié par le Conseil national du secteur des communes (CNSC), aile dissidente de la Fédération nationale du secteur des communes (FNSC), toutes deux affiliées toujours au SNAPAP, est maintenu malgré l'annonce de la signature prochaine du statut particulier des travailleurs des collectivités locales. Le syndicat ne croit pas aux promesses des pouvoirs publics. «Nous voulons du concret. Nous sommes fatigués des promesses…», insiste, sur un ton ferme, le porte-parole du CNSC, Ali Yahia. Ce dernier assure que la grève se poursuit au même rythme que le premier jour et se poursuivra ainsi jusqu'à la date fixée initialement, c'est-à-dire le 26 septembre prochain. Le 25 septembre, la veille, le syndicat prévoit une réunion de son Conseil national pour décider du lieu du grand rassemblement, prévu pour le dernier jour, et aussi des suites à donner à cette grève. Le risque d'aller vers une grève illimitée n'est pas exclu et, malheureusement, cela tombe très mal. C'est la rentrée scolaire, universitaire…et sociale. Les désagréments causés aux nouveaux étudiants, aux parents d'élèves et autres ne sont plus à compter. «Ce n'est pas de notre faute. A eux d'assumer l'entière responsabilité», prévient Ali Yahia. Et ce dernier de poursuivre : «L'année dernière, nous avons observé une dizaine de mouvements de protestation, nous avons eu beaucoup de promesses et d'engagements de la part des pouvoirs publics… en vain. Nous voilà à nouveau au point zéro.»La grève de huit jours se poursuit alors, contrairement à celle de trois jours, annoncée par la fédération de Belkacem Felfoul. Celle-ci devait commencer le 20 septembre, c'est-à-dire lundi dernier, mais, le jour même, le représentant de la fédération s'est réuni avec le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, et ce dernier l'a assuré de «la signature prochaine du statut des collectivités locales». Un engagement du représentant du gouvernement qui a amené l'organisation syndicale à annuler naturellement son mouvement de grève. Les choses étaient claires dès le départ et l'annonce de cette fédération de faire grève n'avait pour objectif que de contrecarrer celle de Ali Yahia et casser le mouvement. Mieux, récolter les fruits d'un combat mené par d'autres. C'est devenu systématique, voire trop banal et même une règle. Chaque fois qu'un syndicat autonome ratisse large et fait pression sur la tutelle jusqu'à arracher certains droits, la centrale syndicale sort de nulle part, participe à des négociations toutes faites et annonce en grandes pompes dans les médias publics de nouveaux acquis. Pour cette grève des travailleurs communaux, il est vrai que l'organisation de Belkacem Felfoul est aussi du SNAPAP qui, soi-disant, est un syndicat autonome mais, depuis des années, elle semble être acquise aux pouvoirs publics. Elle est en train d'accomplir une mission habituellement confiée à la Centrale syndicale. Et pour boucler la boucle, c'est l'UGTA qui est conviée à prendre part à la signature officielle du statut particulier. Celle-ci ne devrait pas trop tarder, selon les proches du syndicat. Certains pensent que cela pourrait se faire aujourd'hui même. Pour rappel, la Fédération nationale des travailleurs des collectivités locales et de l'administration (affiliée à l'UGTA) avait, elle aussi, annoncé une grève pour le 25 septembre. Quelques jours après, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, intervient à travers un communiqué public et rassure quant à la satisfaction de ces doléances. «Le dossier du régime indemnitaire et des statuts relatifs aux collectivités locales ont été transmis au service du Secrétariat général du gouvernement pour adoption et publication», indique le communiqué. Le syndicat annonce alors sa décision d'annuler le mouvement. Le Conseil national du secteur des communes (CNSC) reste seul sur le terrain de la contestation. Et, pour dire vrai, il l'a toujours été. Le jour de la signature du statut, ce sera un autre qui prendra part à la cérémonie et s'adressera officiellement aux travailleurs du secteur pour annoncer des augmentations de salaires et autres. K. M.