Photo : Riad Par Faouzia Ababsa La bibliothèque communale d'El Harrach attenante au lycée Ourida Meddad a abrité hier la réunion du bureau de la wilaya d'Alger du Parti des travailleurs. Un rapport d'ouverture a été fait par sa secrétaire générale. Avant d'entrer dans le vif du sujet, Mme Hanoune a tenu à informer l'assistance d'une pratique qu'elle a qualifiée d'étonnante et d'étrange. En effet, elle dira que beaucoup de responsables de section du parti ont informé la direction que des éléments du DRS les ont contactés pour leur donner la liste et les noms des responsables des sections. «A notre connaissance, dira l'oratrice, le DRS n'a pas de bureaux à l'extérieur. De plus, ce n'est pas notre méthode de travail. Nous avons des contacts avec le ministère de l'Intérieur auquel nous avons remis la liste nominative des responsables immédiatement après la tenue du congrès.» Et Mme Hanoune de demander aux militants du parti de décliner la demande si elle venait à se répéter pour d'autres sections et d'orienter les demandeurs vers la direction du parti. «Nous n'avons rien à cacher», dira-t-elle, avant de poursuivre : «On ne sait pas si c'est une initiative personnelle ou autre. Elle est en tout cas déplacée.» Cette parenthèse fermée, elle se lancera dans son rapport sur la situation politique nationale et internationale. La SG du PT précisera que la rencontre d'hier n'est pas une réunion de la rentrée puisque les rencontres avec les bureaux de wilaya sont mensuelles et elles ne se sont jamais arrêtées. «C'est une réponse organisée à la situation politique afin de nous tenir prêts à toutes éventualités.» Des éventualités au nombre de trois qu'elle citera. La première consiste en la mobilisation et la défense de l'unité de la nation au cas où l'Algérie ferait l'objet d'une agression ou d'une ingérence étrangère. L'évolution des grèves et des protestations pourrait ouvrir la voie à une crise révolutionnaire. Dans cette deuxième éventualité, le PT devra se tenir prêt pour encadrer cette dynamique. La troisième éventualité est résumée par la porte-parole du PT dans la décision du président de la République de convoquer une constituante ou des législatives anticipées.Mme Hanoune précisera tout de même que pour son parti, les élections ne constituent pas la priorité des priorités. «Parce que nous ne sommes pas un parti électoraliste comme certains autres qui fondent leur existence sur les élections. Participer ou non aux élections est une question tactique. Celles-ci représentent un moyen et non une fin en soi.» Une manière d'expliquer que le PT, lorsqu'il n'est pas majoritaire, utilise l'Assemblée comme tribune pour défendre ses positions et les revendications des travailleurs. Elle signalera que ceux-ci ont arraché leurs droits par le biais des grèves, des sit-in, des protestations et des négociations. Parce qu'ils ont constaté que les députés leur ont tourné le dos et qu'au lieu de contribuer à l'amélioration de leurs conditions de vie, ils ont plutôt offert des cadeaux aux hommes d'affaires.Louisa Hanoune abordera la situation internationale et ses répercussions sur notre pays. Elle n'épargnera ni le CNT dont elle s'étonne que l'Algérie le reconnaisse alors qu'il n'a aucune légitimité et que la Libye n'a même pas des institutions, ni les Etats-Unis dont elle qualifie l'administration comme source de terrorisme, ni l'Union européenne et encore moins la France. Tout cela pour dénoncer les pressions exercées sur l'Algérie dont le peuple est qualifié par les diplomates français d'amorphe et qui est en train de mourir. La réponse du PT a été claire. Elle rappellera la situation sociale des peuples européens qui, «eux, sont en train de mourir» et subissent les plans d'austérité imposés par leurs gouvernements pour faire face à la crise.Toutefois, Mme Hanoune se veut préventive. Elle dira que les réformes politiques sont biaisées et contradictoire. «C'est le point faible du gouvernement au moment où il y a des bouleversements majeurs dans le monde.» Elle dénoncera la démarche «irrationnelle et illogique» adoptée pour les réformes et indiquera que c'est par la Constituante qu'il aurait fallu commencer le processus. Elle a attiré l'attention sur le danger qui guette le pays si des mesures audacieuses ne sont pas prises dans l'immédiat. «Ce sera un saut vers l'inconnu.» L'intervenante annoncera la tenue d'une conférence internationale contre les guerres d'occupation avant la fin de l'année. Conférence à laquelle seront conviés des syndicalistes, militants de plusieurs pays, dont ceux du Sahel et du Maghreb, en plus de l'ensemble des partis politiques algériens et des personnalités nationales.