Photo : Riad Par Faouzia Ababsa Substitution des urnes, bourrage, éviction, parfois en usant de violence physique contre les contrôleurs, refus de remise de procès-verbaux. Autant de dépassements qui ont émaillé le scrutin présidentiel d'hier et dénoncé aussi bien par les militants du Parti des travailleurs que par la direction nationale et la secrétaire générale et non moins candidate. «Ils ont fait pire qu'en 1997», nous dira Mme Hanoune dans une brève déclaration, entre deux coups de fil émanant des wilayas pour transmettre les résultats et les fax des procès-verbaux, aussi bien les «clean» que les falsifiés. Ils ne sont pas intelligents. S'il voulaient donner la moindre crédibilité à ces élections ils organiseraient un deuxième tour. Mais, apparemment, ils ne veulent pas que ce pays, cette nation, sortent de la crise. Mme Hanoune indiquera que, partout, elle talonnait Abdelaziz Bouteflika de très près et les écarts de voix étaient minimes. La candidate du PT était quelque part confortée dans ses déclarations par les résultats que commençaient à donner la radio nationale, centre de vote par centre de vote. L'on apprendra d'ailleurs que Djahid Younsi risquerait d'arriver en troisième position. Ce qui exigeait l'organisation d'un deuxième tour. Toutefois, celui qui fulminait et se refusait à toute déclaration pour ne pas «dire n'importe quoi», c'est Djelloul Djoudi. Et pour cause. On a voté à sa place. Non pas parce qu'il ne s'était pas déplacé au bureau de vote de sa commune. Au contraire, le directeur de campagne de Louisa Hanoune a fait le trajet jusqu'à Sétif pour voter. Il a été désagréablement surpris de voir que quelqu'un l'a fait à sa place. C'est un cas concret. Edifiant. Des citoyens sont venus au siège du PT pour dire qu'ils n'ont pas trouvé leurs noms sur les listes alors qu'ils y étaient inscrits. On apprendra, au quartier général du Parti des travailleurs, que les militants ont été maintenus à l'extérieur des bureaux de vote par les scrutateurs avant de prendre la poudre d'escampette vers le siège de l'APC. Paradoxalement, c'est dans des centres de vote où il n'y a pas eu de grabuge et où Louisa Hanoune est passée en première position haut la main. Il s'agit des quartiers de Hydra et d'El Biar.