De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati C'est un véritable phénomène que l'on remarque à chaque fête de l'Aïd, particulièrement celle d'El Fitr qui coïncide avec la fin du mois de Ramadhan de chaque année. Rares sont les commerces qui ouvrent leurs portes durant les deux jours de fête dans la wilaya de Tizi Ouzou où, pourtant, les rues grouillent de monde de tous âges et de toutes catégories sociales. En effet, seuls les commerces ayant un lien direct avec la fête de l'Aïd se mettent «à la disposition» des clients en ces jours de visites familiales, comme les pâtissiers, les vendeurs de jouets (informels pour la plupart), quelques magasins d'alimentation générale et quelques kiosques multiservices. Il faut dire que, dans la ville de Tizi Ouzou, c'est devenu une habitude puisque cela ne date pas de cette année seulement mais dans certaines autres localités de la wilaya, ce phénomène est tout à fait nouveau, comme dans la ville de Draa Ben Khedda qui a «décidé» de fermer ses commerces pour la première fois durant la fête de l'Aïd. Même les vendeurs exerçant dans le marché de la ville n'ont pas jugé utile de proposer leurs marchandises à leurs clients mercredi et jeudi derniers, jusqu'à hier vendredi, s'offrant ainsi un long week-end qui n'arrange pas les affaires des populations locales. Mais le plus grave dans cette histoire, c'est la rareté des boulangeries ouvertes dans la wilaya de Tizi Ouzou alors que les boulangers savent pertinemment que le pain est un produit dont ne peut se passer le citoyen. Une partie de la population a trouvé la parade heureusement en achetant les galettes que certains foyers fabriquent à domicile et proposent aux magasins d'alimentation générale, mais la quantité n'est pas suffisante et le prix, 30 dinars au lieu de 9 dinars pour la baguette de pain, n'est pas très abordable, surtout pour les petites bourses qui ont été dépouillées par un été, un mois de Ramadhan et une rentrée scolaire particulièrement budgétivores. A signaler la hausse des prix des fruits intervenue de façon scandaleuse durant les deux jours de l'Aïd, profitant ainsi de la forte consommation enregistrée de ces produits lors de ces deux journées. En effet, un kilo de pommes qui valait 110 dinars mardi a grimpé de façon vertigineuse à 180 dinars le lendemain mercredi, alors que le raisin a monté en flèche vers les 130 dinars alors qu'il était proposé à 80 dinars avant la fête. C'est à croire que, pour les responsables de ces hausses, c'est vraiment… la fête.