L'introduction de vaccins visant à éradiquer, compte tenu de leurs séquelles, deux lourdes pathologies, en l'occurrence la méningite et la pneumonie, n'a, sans surprise, cependant, focalisé l'attention des représentants de la presse et deux du ministère de la Santé que par le coût de l'opération : 93 milliards de centimes. Toutefois, la santé de la population ne saurait être réduite à un raisonnement aussi simpliste, compte tenu des coûts et cette fois-ci les vrais que l'Etat algérien dans le cadre de ses responsabilités de protection du citoyen prend impérativement en charge. Sont évoqués évidemment à travers ces propos les conséquences de l'installation des pathologies non contrariées avant leur émergence chez l'individu. D'où le rôle et surtout l'impact d'un acte simple… l'inoculation d'un vaccin ou la vaccination généralisée et obligatoire telle que la consacre la loi. La sortie médiatique du département Barkat autour des deux vaccins évoqués a, quelque part, laissé croire également qu'enfin les pouvoirs publics s'ouvraient pour la première fois à ce chantier. Or, la question de la vaccination a de tout temps été au centre des préoccupations de l'Etat, lequel rendait obligatoire déjà depuis la fin des années soixante celle de la diphtérie, du tétanos, de la tuberculose, de la coqueluche et de la rougeole et deux décennies plus tard, celle de l'hépatite B et de la poliomyélite. Vacciner, se faire vacciner, aujourd'hui, est un acte citoyen auquel n'échappent pas l'Etat et encore moins ses administrés. L'intégrité physique de l'être humain, voire de l'Algérien, et son droit à une vie décente parce qu'épargné par des pathologies contre lesquelles il a été à temps protégé relève en premier lieu de ses semblables, notamment les parents dès lors qu'il s'agit des enfants dont ils portent la responsabilité. Se soustraire à cette obligation équivaut sans aucune exagération à «non-assistance à personne en danger». S'il est un créneau auquel il ne peut être reproché à l'Etat de ne pas avoir assumé ses responsabilités, c'est, sans nul doute, au même titre que celui de l'éducation, celui de la santé. Même s'il reste beaucoup de choses à faire. A. L.