Photo :Riad Par Bahia Aliouche L'accès à l'emploi, en Algérie, n'est pas chose aisée, non seulement pour les jeunes sortant de l'école avec un faible niveau de qualification, mais aussi pour ceux qui sortent de l'enseignement supérieur, alors que les entreprises s'alarment d'une pénurie de jeunes qualifiés.Certes, l'obtention d'un diplôme, et en particulier un diplôme de l'enseignement supérieur, constitue un critère primordial pour décrocher un emploi de cadre, mais sans expérience, ce jeune diplômé apparaît aux yeux des employeurs non-qualifié.Et les annonces publiées dans la presse démontrent bel et bien les exigences du marché du travail. Des annonces qui font beaucoup plus souvent référence à la formation «focalisées sur les études supérieures et sur l'expérience. Ce dernier critère n'est souvent pas satisfait par les jeunes, fraîchement sortis de l'université. Cette université qui ne s'est chargée que du volet «enseignement théorique», ignorant ainsi la nécessité d'adapter les bases de données aux futurs diplômés avec les besoins du monde de travail. Certes, les stages pratiques, faisant partie du cursus universitaire, constituent l'occasion pour ces futurs diplômés de se familiariser avec la vie professionnelle, mais selon des experts, les capacités d'accueil dans les entreprises, la durée, souvent trop limitée, de ces stages et l'insuffisance du suivi des stagiaires par les enseignants ne permettent pas d'en faire une véritable période d'initiation à une pratique professionnelle. Résultat : mise au chômage pour certains diplômés, ou acceptation des emplois sous qualifiés, pour certains d'autres.Selon ces experts, si le travail d'orientation et d'aide aux choix professionnels s'effectuait tout au long des études, la recherche d'un emploi à l'issue des études serait certainement bénéfique pour le diplômé comme pour l'entreprise.Ceci n'est donc possible qu'avec une coopération entre l'enseignement supérieur et le monde des entreprises.Une telle coopération a connu un développement très rapide dans les pays développés, par la mise en place de projets communs entre l'université et l'entreprise. Malheureusement, cette concertation demeure faible, parfois inexistante dans les pays en voie de développement et particulièrement en Algérie.Parmi les rares universités ayant pris conscience de l'intérêt socioéconomique de la coopération avec le monde des entreprises, figure l'Université des sciences et de la technologie Houari Boumediène de Bab Ezzouar (Usthb). Cette dernière adopte une politique dans ce sens, à travers la signature de conventions avec des entreprises nationales et étrangères. L'objectif étant d'associer les entreprises à la définition des projets de recherche des étudiants, et ce, afin que ces derniers orientent leur formation en fonction des besoins du marché du travail, des entreprises et de l'économie nationale. «L'université doit rester à l'écoute des préoccupations du monde du travail et de ses nouvelles exigences (...) et s'adapter en améliorant ses formations en vue de répondre à un développement économique qui génère de plus en plus d'emplois salariés ou à travers notamment la création de microentreprises», a relevé à maintes reprises le recteur de l'Usthb, le professeur Benali Benzaghou. En effet, l'Usthb a signé des conventions de coopération avec la Société des eaux et de l'assainissement d'Alger (Seaal) et l'Entreprise espagnole de traitement et d'épuration des eaux (Deisa). Des conventions similaires portant sur le développement de la recherche scientifique dans différents domaines ont été, également, signées entre l'Usthb et des entreprises nationales à l'instar de Sonatrach, Sonelgaz, Saidal, Algérie Télécom, Naftal, l'Entreprise nationale du suivi des puits (Ensp), l'Office national de l'assainissement (ONA), l'entreprise privée Technologie-santé Algérie-TSA et dernièrement Lafarge Algérie. Cette initiative est à encourager pour mieux servir le développement socio-économique du pays et par ricochet résorber le chômage des jeunes diplômés en Algérie en hausse constante ces dernières années.