La transplantation rénale est l'unique alternative thérapeutique à la dialyse, dans le cadre de la prise en charge de l'insuffisance rénale chronique (IRC). Sans greffe, les personnes en insuffisance rénale doivent se rendre 3 fois par semaine dans un centre de dialyse, pour filtrer leur sang (4 à 6 heures par séance) à l'aide d'une machine spéciale qui remplace le travail des reins. La dialyse est un traitement lourd et pénible qui bouleverse la vie et la santé du patient. En Algérie, c'est plus de 13 000 patients souffrant d'insuffisance rénale qui sont obligés de pratiquer des séances de dialyse. La transplantation rénale constitue pour eux le seul espoir. Or, notre pays reste très en retard en matière de transplantation d'organes et de tissus. 500 greffes rénales seulement ont été réalisées depuis 1986. Le professeur Tahar Rayane, président de la Société algérienne de néphrologie, dialyse et transplantation (Sandt), a plaidé hier pour la mise en place urgente d'une véritable stratégie en faveur du don d'organes. Il intervenait lors d'une conférence débat sur le don d'organes, organisée par le forum d'El Moudjahid, à l'occasion de la Journée mondiale du don d'organes et de la transplantation célébrée le 17 octobre de chaque année. Le conférencier a qualifié la situation «d'alarmante», estimant que le nombre de malades d'IRC et nécessitant une greffe ne cesse d'augmenter d'année en année. Beaucoup décèdent faute de greffe. Selon lui, «7 000 malades sont en attente d'une greffe, alors que 20% seulement d'entre eux disposent d'un donneur apparenté». Le professeur Rayane a indiqué que «le nombre de patients devant recevoir un rein, qui était de 3 000 en 2001, a plus que doublé en l'espace de dix ans», soulignant la nécessité de la mise en place de mesures concrètes pour promouvoir le don d'organes en Algérie et appelant à initier des campagnes de sensibilisation sur ce sujet capital.L'insuffisance rénale chronique est due à la destruction progressive et irréversible des deux reins. Elle apparaît et évolue, souvent, de manière silencieuse, comme si l'organisme pouvait s'adapter au fonctionnement défectueux des reins, et seuls les examens de laboratoire permettent alors de la déceler, en montrant l'élévation dans le sang du taux, de façon anormale, de substances comme l'urée et la créatinine. Mais le patient souffrant d'IRC peut présenter certains symptômes suspects (fatigue, troubles digestifs, nausées, vomissements, maux de tête, infections urinaires..) qui nécessitent des examens exploratoires, à titre préventif.Il est bon de rappeler, par ailleurs, que la Fédération nationale des insuffisants rénaux ( FNIR) organise, aujourd'hui, à l'hôtel Le Mas des Planteurs, à Staouéli, une rencontre scientifique sur le don d'organes, en présence d'experts algériens. A. B.