Les réfractaires à la nouvelle Libye ont été poussés dans un dernier carré à Syrte après de violents combats dans cette ville libyenne dévastée par plus d'un mois de siège. L'un des deux quartiers qui restaient aux mains des pro-Kadhafi a été conquis mardi par les forces du Conseil national de transition (CNT), l'ex-rébellion qui a renversé le régime Kadhafi après 42 ans de pouvoir. Les pro-Kadhafi continuant malgré tout d'opposer une résistance farouche à leurs adversaires dans la ville située à 360 km à l'est de Tripoli et assiégée depuis le 15 septembre. La chute de Syrte, région natale de Mouammar Kadhafi et dernier bastion de l'ex-homme fort du pays permettra au CNT de proclamer la «libération totale» de la Libye et procéder par conséquent à des discussions pour former un gouvernement qui aura pour but de gérer la transition jusqu'aux élections générales. Dans cette ville côtière qui comptait jadis 100.000 habitants, pas un bâtiment ne semble être sorti intact de l'impitoyable bataille. La ville a été livrée à un véritable raz_de_marée de coups de canons, de tirs de roquettes et de fusils d'assaut. «Des rues entières sont inondées, les routes défoncées, les vitres brisées» selon les témoignages d'agences. La ville a été livrée au saccage et au pillage comme une vengeance contre l'ancien système. Le CNT s'est heurtée à une forte résistance à Syrte et Bani Walid. Plusieurs habitations réputées appartenir à des proches de Kadhafi ont été incendiées. La révolution risque fort de tourner aux représailles contre les habitants, considérés comme des pro-Kadhafi. A 170 km au sud-est de Tripoli, le drapeau des nouvelles autorités flottait dans les rues désertées de Bani Walid tombé depuis lundi aux mains du CNT, après plus d'un mois de siège. Bani Walid était avec Syrte, l'un des deux derniers bastions pro-Kadhafi. Dans ce contexte, l'Otan, qui a pris le 31 mars la tête d'une coalition contre la Libye poursuit ses frappes militaires. Le régime Kadhafi a été renversé le 23 août avec la prise par les anciens rebelles de son quartier général à Bab al-Aziziya à Tripoli et la chute de la capitale libyenne. Depuis, l'ex-leader est introuvable. En visite mardi à Tripoli, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a d'ailleurs promis le soutien de son pays aux nouvelles autorités qui disent craindre que Mouammar Kadhafi ne reprenne le pouvoir grâce aux Touareg du Sud désertique. «Nous espérons qu'il sera capturé ou tué bientôt, ainsi vous n'aurez plus à avoir peur de lui et vous pourrez aller de l'avant». Lancé le 15 février par un mouvement de contestation populaire qui s'est rapidement transformé en guerre civile, le conflit en Libye, pays riche en pétrole, a fait plus de 25.000 morts et poussé à la fuite des centaines de milliers de personnes. M. B/Agences