Le mouvement de grève des travailleurs de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF), qui réclament un rappel d'augmentation de salaires à partir de septembre 2010, a fait tache d'huile en gagnant, après Alger, les gares régionales d'Oran, Constantine, Souk Ahras et Tébessa. Le débrayage, entamé dimanche dernier pour durée illimitée, a engendré d'énormes difficultés de déplacement pour les usagers et notamment les travailleurs du complexe sidérurgique d'El Hadjar. Outre le personnel d'exploitation, le mouvement est également suivi, depuis hier, par le personnel administratif de la SNTF. Une source syndicale a indiqué que le taux de suivi est de 100%, précisant qu'aucune avancée n'a été enregistrée concernant leur principale revendication. Pour sa part, l'administration de la SNTF a entamé, conformément à la réglementation en la matière, des poursuites judiciaires à l'encontre des grévistes. Des ponctions sur salaire, pour chaque jour non travaillé, leur seront également appliquées. À l'origine du mécontentement des cheminots, le non versement d'un rappel d'augmentation de salaires à partir de septembre 2009. Refus justifié de la part de la direction qui, outre son incapacité financière à satisfaire à cette demande, estime que cette revendication ne figurait pas sur la plateforme discutée et approuvée d'un commun accord entre la direction de la SNTF et les représentants des travailleurs. «En date du 3 octobre, nous avons été surpris par une nouvelle revendication émanant des travailleurs réclamant le paiement d'un rappel de salaire à compter du mois de septembre 2010 et non plus de janvier 2011 comme cela a été convenu», a indiqué Noureddine Dakhli, responsable des ressources humaines à la SNTF. Il précise que les augmentations salariales au profit des travailleurs de la SNTF ont totalisé 75% ces trois dernières années. Les salaires nets sont, ainsi, passés de 24 000 DA par mois en 2008 à 42 000 DA/mois en 2011. Cela, en attendant que ce salaire passe à 42 000DA/mois dès le 1er janvier prochain, date de l'entrée en vigueur des nouvelles augmentations salariales décidées lors de la dernière Tripartite. Au cours d'une réunion de travail qui les a réunis avec la direction de la SNTF, représentée en la personne du DRH, les employés ont accepté de percevoir les arriérés de salaires à compter de janvier 2011. Les deux parties se sont séparées sur ce consensus. Cependant, quelques jours à peine après cette réunion, les employés ont exigé le paiement d'un rappel à compter de septembre 2010. Une attitude qui a surpris la direction de la SNTF. Cette dernière promet d'agir sévèrement à l'encontre des grévistes en prenant les sanctions telles que prévues par la réglementation (non versement des salaires des journées de grève, poursuites judiciaires…). Il est utile de rappeler que les employés de la SNTF ont bénéficié en 4 ans (de 2008 à 2011) de 15% d'augmentation sur leurs salaires. En 2008, rappelle-t-il, le personnel d'exploitation de la SNTF affilié à la Fédération des cheminots a bénéficié de 5,6% d'augmentation, tandis que l'année suivante l'augmentation a été portée à 15%. En 2010, il a été enregistré 19% d'augmentation. Enfin, en 2011, les travailleurs ont bénéficié de plus de 20% d'augmentation. En date du 3 octobre 2011, la SNTF a reçu une plateforme de revendications émanant de la Fédération des cheminots. Deux points essentiels figurent sur cette liste, notamment l'octroi d'un rappel à compter de septembre 2010 au lieu de janvier 2011, et l'octroi de nouvelles indemnités. Y.D.